vendredi 23 octobre 2009

Des microgénérateurs pour produire de l’électricité au doigt et à l’oe

Le petit lapin au tambour peut commencer à se faire du souci. La start-up rhône-alpine Arveni veut remplacer les piles des appareils électroniques sans fil par des microgénérateurs transformant l’énergie mécanique en électricité. Ou quand votre télécommande s’alimente par une simple pression du doigt. Initiateur du projet, Jean-Frédéric Martin se rapproche en 2006 de l’INSA de Lyon pour mettre au point ses premières démonstrateurs. Rapidement, l’ingénieur issu de l’université de Compiègne décroche son premier fait d’armes : une sonnette de maison dans laquelle la pression de l’utilisateur est convertie en électricité.

Etonnant, le procédé n’a pourtant rien de magique et revendique juste un peu de malice. Contrairement aux autres techniques de conversion basées sur un dispositif type dynamo, le procédé pensé par Arveni repose lui sur la piézoélectricité. Sans mouvement, il convertit en énergie la pression comprise entre le doigt et le support. Un dispositif simple mais au potentiel immense. « L’idée c’est vraiment de passer à un univers sans pile. Il y a beaucoup d’applications grand public. Je pense notamment à la détection de l’ouverture de fenêtres pour une coupure automatique du chauffage. Notre technologie peut également intéresser l’aéronautique pour savoir par exemple si une trappe d’avion est restée ouverte » explique Jean-Frédéric Martin.

Projet le plus emblématique de la start-up, le concept de télécommande TV autonome n’est pas attendu avant la fin 2010 mais bénéficie déjà du haut patronage d’un grand opérateur internet. Son actuel prototype permet de zapper cinq fois de suite à chaque mise en marche de la télécommande. A terme, Arveni vise une autonomie d’une trentaine de chaînes. Basé sur un microgénérateur trois fois plus puissant que celui développé en 2006, ce système est en revanche inadapté pour la téléphonie mobile puisqu’il demande une certaine simultanéité entre la production et la consommation d’électricité. Au-delà des procédés à impulsion, Arveni travaille également sur la conversion de vibrations pour l’industrie et le transport. « Cela concerne principalement des machines qui affichent des gros niveaux de vibrations sur leurs armatures métalliques explique Jean-Frédéric Martin. On va pouvoir transformer ces vibrations en énergie pour transmettre un message qui va par exemple détecter préventivement une anomalie de fonctionnement ».

La firme rhône-alpine espère désormais convaincre les intégrateurs de capteurs d’utiliser ses procédés dans leurs produits. Arveni est ainsi actuellement en pourparler avec des industriels américains, allemands et japonais. Des prospects qui seront sans doute sensibles à l’aspect environnemental d’une technologie dont la durée de vie est estimée à 20 ans. Mais aussi à son prix. Car si les coûts d’achat d’une pile et d’un microgénérateur sont comparables, ce dernier s’avère à l’usage largement plus rentable (maintenance, recyclage…). Notre lapin batteur n’a pas fini de se faire du mouron.

Création : 2007
Localisation : Crémieux (Isère)
Effectif : 3 personnes
Chiffre d’affaires : non communiqué
Concurrents : Siemens (impulsion) - Perpetuum (vibrations)
Financement : levée de fonds au 1° semestre 2009

SOURCE : CleanTech Republic

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