jeudi 8 mars 2012

La Poste va investir 12 millions d'euros par an dans des projets environnementaux


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Pour compenser les émissions de CO2 liées à ses activités colis et courrier, La Poste française va financer des programmes de protection de l'environnement.

La Poste avait annoncé en 2007 son ambition de réduire ses émissions de CO2 de 20 % entre 2008 et 2020. A mi-parcours, elles n’ont diminué que de 4 %. « Mais cela correspond à une période pendant laquelle nous avons beaucoup investi, et c’est à partir de maintenant que les résultats de ces investissements vont être tangibles », souligne Salvator Erba, directeur du courrier responsable, en charge du programme de compensation annoncé hier. Parmi les investissements les plus significatifs, l’achat de véhicules électriques. 1640Renault Kangoo ZE seront déployés courant 2012, pour atteindre 10.000 en 2020. A la clé, une diminution des émissions de CO2 de 2,5 tonnes par an en comparaison d’un véhicule thermique. Autre initiative récente : la lettre verte, qui ne prend l’avion que pour la Corse ou les DOM. D’autres sont plus anciennes, comme l’utilisation de camions à double-plancher, la formation à l’éco-conduite, et une gamme de produits éco-conçus. Le montant actuel des émissions de CO2 liées aux 16 milliards de courriers et 930 millions de colis transportés par La Poste en 2010 en France et à l’étranger (Allemagne, Royaume-Uni, Belenux) s’établit à 1,26 millions de tonnes. Ce total inclut les émissions des sous-traitants et englobe aussi bien celles liées au transport (trois quarts du total), aux bâtiments, à l’informatique, au papier ou au carton des emballages, mais pas celles liées aux trajets des salariés, ce que déplore la fédération SUD-PTT, qui dans un communiqué a estimé que « La Poste a totalement reporté ses économies d'émission de gaz à effet de serre sur le personnel qui, lui, est contraint de plus en plus à utiliser son véhicule personnel. »
Pas de surcoût pour les clients
A l’inverse de ce que pratiques certaines postes étrangères, La Poste annonce sa décision de compenser intégralement les émissions résiduelles, sans surcoût pour les clients. « C’est une décision au cœur de notre management, a insisté à cette occasion Jean-Paul Bailly. Cela permet de créer de la confiance avec les citoyens et avec les clients professionnels, qui peuvent à leur tour faire valoir la neutralité de leur courrier. »
La Poste va donc financer des projets « de solidarité climatique » identifiés et certifiés par des organismes spécialisés comme Eco-Act ou la CDC Climat : reconstitution de la mangrove au Sénégal, promotion d’énergie hydroélectrique en Indonésie, fourniture de fours de cuisson non polluants au Ghana et au Mali… A un prix moyen de 8 euros la tonne de carbone évitée, la compensation intégrale correspond à un investissement d’environ 12 millions d’euros.
La Poste recourt aussi pour une (faible) part de ce financement à un mécanisme peu développé en France. Les projets domestiques permettent d’inciter les entreprises non soumises au marché européen d’échange de quotas (les secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre) à mettre en œuvre volontairement des démarches permettant de réduire les émissions de leurs activités sur le territoire français. Préalablement à la délivrance de ces crédits, les projets doivent être validées par la Caisse des Dépôts Consignations (CDC). La Poste espère aussi faire valider le principe pour les territoires d’Outre Mer, ce qui est pour l’heure impossible.
Source : La Tribune
Photo : Reuters

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