Le nouveau siège de sa filiale ETDE constitue pour le groupe une vitrine de l'immobilier neuf tertiaire durable. En attendant la rénovation de son siège historique Challenger.
Plutôt un numéro un de série qu'un prototype. C'est ainsi que le PDG d'ETDE, Jean-Philippe Trin, décrit Australia, le nouveau siège social que les 600 employés du pôle énergie et services de Bouygues Construction occupent depuis le début de l'année à Montigny-le-Bretonneux (Yvelines). Cet immeuble de 10.000 mètres carrés, l'un des dix bâtiments tertiaires labellisés Bâtiment basse consommation (BBC) - Effinergie en France et l'un des trois construits par Bouygues, n'en constitue pas moins une vitrine d'innovations en matière d'immobilier tertiaire durable, à quelques encablures du siège social Challenger.
Avec le label BBC en ligne de mire, plusieurs technologies déjà éprouvées ont été passées au crible de l'analyse en « coût total ». Ont ainsi été retenus un système de climatisation solaire à absorption qui injecte de l'eau froide ou chaude dans des poutres thermiques, une seconde peau en tôle ajourée qui casse les rayons du soleil tout en laissant pénétrer la lumière, une hyperétanchéité obtenue grâce à 18 centimètres de laine de roche, un système de « free cooling » permettant de rafraîchir le bâtiment la nuit à l'aide de l'air extérieur, ou encore des chaudières à bois. Résultat, une consommation annuelle de 45 kWh par mètre carré et même 35 kWh/m2/an (30 % de mieux qu'exigé par le label BBC), en tenant compte de la production des panneaux photovoltaïques posés sur le toit.
Surcoût amorti
Pour ce projet mené « en famille », entre ETDE, Bouygues Bâtiment Île-de-France et la filiale de Facility Management Exprimm, le surcoût (+ 10 % par rapport à la réglementation thermique 2005), a été partiellement amorti par un loyer plus élevé, mais compensé par les économies de charge et un taux de rendement légèrement inférieur accepté par l'investisseur. Il permet de rester dans les prix du marché de Montigny-le-Bretonneux, nettement inférieurs à ceux de Meudon où une autre filiale du groupe, Bouygues Immobilier, a construit son premier immeuble de bureaux « Green Office », aux performances similaires.
Chaque bâtiment présentant ses caractéristiques propres, les solutions retenues pour Australia ne seront pas nécessairement les plus adaptées ailleurs. Mais le retour d'expérience permettra au groupe de paramétrer correctement les contrats de performance énergétique proposés à ses clients. Et de tester in situ deux produits maison. L'infrastructure réseau à fibre optique EcoFlex'IT économise 90 % de cuivre et 40 % d'énergie. Le système de gestion de la performance énergétique Hypervision développé et commercialisé par Exprimm, aide à identifier les dérives et à établir des prévisions.
Bouygues a un projet plus ambitieux encore : la rénovation de son siège historique Challenger qui lui permettra de diviser la consommation d'énergie (de 310 kWh/m2/an aujourd'hui) par dix en trois ans. Un chantier de 130 millions d'euros, impossible à amortir même sur trente ans par les économies de charge. Mais l'occasion de montrer qu'il possède les solutions pour remettre aux normes actuelles un immeuble construit il y a plus de vingt ans. Le jeu en vaut la chandelle. Avec un taux de renouvellement du parc d'environ 1 % par an, le marché de la rénovation est bien plus important que celui du neuf.
SOURCE : La Tribune
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