Vous aviez toujours rêvé de prendre des cours à Harvard, au MIT, à Berkeley ? Dès la rentrée 2012-2013, cela sera possible. Vous n'aurez plus qu'à allumer votre ordinateur. Ces trois universités américaines, parmi les plus prestigieuses au monde, se sont associées pour créer une plate-forme de cours à distance gratuite sur Internet baptisée «plate-forme edx», en investissant dans le projet 60 millions de dollars.
Harvard et le MIT ont annoncé le lancement du projet en mai, Berkeley les a rejoints fin juillet et déjà, plus de 120 collèges et universités veulent rejoindre leurs trois grandes soeurs dans l'aventure. «Edx confère une opportunité sans précédent d'étendre considérablement notre portée mondiale, en faisant de la recherche de pointe sur un système d'éducation plus efficace et en étendant au Web l'accès à un enseignement supérieur de qualité» s'est félicité le président d'Harvard Drew Faust.
Le site propose des vidéos, des contrôles de connaissances en ligne (avec correction immédiate), une section questions-réponses, et des laboratoires virtuels. Parmi le catalogue de formations, figure par exemple le cours d'introduction à l'informatique délivré par Harvard. Ce cours doit être suivi entre le 15 octobre et le 15 avril, aucun pré-requis n'étant exigé. Mais il est demandé de consacrer entre 15 et 20 heures à chacun des neuf cours de l'enseignement, qui s'achèvera sur deux quizz et un projet final.
Démocratisation des études supérieures
Les étudiants qui auront reçu de « bonnes notes » seront habilités à recevoir un certificat de réussite. Ce dernier ne sera cependant pas délivré sous le nom de Harvard, du MIT ou de Berkeley, et sera payant. Le principe retenu est en effet la gratuité des cours, tandis que les examens diplômants sont payants.
Mais les universités en ligne souhaitent maintenir ce prix du diplôme à un niveau « assez faible ». Démocratiser l'accès aux études supérieures dans un pays où leur coût est totalement prohibitif est précisément un des objectifs des concepteurs du programme. «Pour qui veut, n'importe où, n'importe quand» tel est le slogan de la plate-forme, qui est en partie financée par des structures philanthropiques,dont la fondation Bill Gates.
Développement du e-learning
Dans le sillage d'edx, l'e-learning est déjà un succès aux Etats-Unis. Les candidats aux universités en ligne représentent à ce jour 10% de la population étudiante américaine. Face à cette révolution en marche, certaines grandes universités « historiques » se font d'ailleurs dépasser en nombre d'étudiants par leurs homologues virtuelles. L'Université d'Etat d'Arizona a ainsi décerné deux fois moins de diplômes que l'Université de Phoenix (Arizona), qui fonctionne en e-learning (2,075 contre 5,976).
L'Université de Phoenix s'est en effet considérablement développée via la Web. Alors qu'elle ne délivrait que 72 diplômes de e-learning en 2001, elle a presque passé la barre des 6000 diplômes en 2011. «Nous ne devrions pas être étonnés par ces succès, car tout le secteur va dans cette direction» estime Robert Pianta, doyen d'une université en Virginie interrogé par Techcrunch.
Au sein de ce mouvement, le projet edx promet d'être une belle réussite, un premier galop d'essai démontrant à lui seul le potentiel de la plate-forme. Le MIT s'était lancé en décembre dernier dans l'aventure des cours en open-source sur Internet, avant finalement de s'associer à Harvard pour fonder edx. Dans le cadre de ce projet pilote, Anant Agarwal, le directeur du laboratoire d'informatique et d'intelligence artificielle du MIT -à présent président d'edx- avait donné un cours en ligne de mars à juin. Cette session « test » avait rassemblé... plus de 150.000 personnes.
Source : Les Echos