(vidéo) Abribus interactifs, aides à la mobilité et aux véhicules électriques, panneaux à réalité augmentée… 40 projets vont être expérimentés dans les 20 arrondissements de la capitale pendant six à douze mois.
La mairie de Paris a présenté ce mardi après-midi, lors d’un point presse,les 40 projets de mobilier urbain intelligent qu’elle a retenus après appel à projets, ce qui fait de Paris « une des premières villes à lancer un projet de cette ampleur », a affirmé Jean-Louis Missika, adjoint au maire de Paris chargé de l’innovation.
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Ces 40 projets émanent « de quelques incontournables, JC Decaux (NDLR: 7 projets pour l’opérateur des Vélib’), Clearchannel, Bouygues, Orange », a commenté Jean-Louis Missika, qui a noté au passage que les abribus innovants proposés par les grands concurrents que sont JC Decaux etClearchannel pourront être testés et comparés par les Parisiens.
Mais à côté de ces géants, a-t-il souligné, parmi les 27 entreprises ou groupes auteurs des projets retenus, il y a aussi des start-ups, des chercheurs indépendants, des designers, une société espagnole,Sabacaucho, qui présente le potelet XLast, lumineux et à mémoire de forme…
« Besoin d’inventivité »
« Le mobilier urbain est un élément essentiel du service aux habitants, au point que parfois on ne le voit plus, comme les chaises dans un parc, les abribus », a exposé l’adjoint au maire, mais il est difficile de les faire changer suivant les évolutions technologiques et écologiques, en raison des contraintes des marchés publics qui les réservent souvent aux grandes entreprises.
Et même ces dernières « ont peu de marge de manoeuvre pour aller au-delà d’une offre standard et classique. Mais il y a un besoin d’inventivité et de création », estime Jean-Louis Missika.
D’où l’appel à projets lancé fin 2010 par la Ville. Les projets lauréats peuvent bénéficier d’une aide à l’innovation, d’un montant maximal de 30.000 euros (la moitié des projets vont l’avoir). Les mobiliers urbains testés seront déployés sur une soixantaine de sites dans la totalité des 20 arrondissements de Paris. « C’est une mise à disposition de l’espace public, pas un appel d’offres: la ville est un laboratoire d’expérimentation », commente Jean-Louis Missika.
Les 40 projets se répartissent dans les catégories suivantes:
- Panneaux interactifs mobiles (il y aura un deuxième appel à projets prochainement pour la création de services sur ces supports, qui de par leur cahier des charges doivent fonctionner avec un système ouvert, permettant des applications tierces).
- Aides à la mobilité (recharge des véhicules électriques – commeModulowatt -, parkings etc.)
- Mise en valeur du patrimoine culturel et de proximité
- Equipements intégrés (abris voyageurs, colonne Morris, etc.)
- Design et services
- Les inclassables: potager mobile aquaponique, champignonnière urbaine (à partir de marc de café) – deux projets U-farm.
Certains points tirés de ces expérimentations pourront être intégrés dans des appels d’offres ensuite, ont indiqué des représentants de la Ville. Fin 2011, l’exclusivité d’Orange sur les cabines téléphoniques de la capitale prend fin, et en 2013 aura lieu le prochain appel d’offres sur les abribus, par exemple.
Informations gratuites
Pour ces 40 projets, tous les services d’information seront gratuits, les autres peuvent être payants (comme la vente ambulante de plats prêts à cuisiner). Une redevance de 100 euros par mois et par mobilier sera versée, et pour ceux générant un chiffre d’affaires, 16% de ce revenu. L’électricité consommée par les objets (bon nombre en nécessitent, dont plusieurs alimentés pour tout ou partie en solaire) sera à la charge des porteurs de projet.
Il serait difficile de citer tous les projets ici (voir leurs présentations vidéo), mais en voici quelques exemples:
- Le panneau à réalité augmentée nAutreville, conçu par l’ENSCI, est un panneau interactif translucide d’information sur le quartier (plans, services, histoire…), tournant sur 360°.
- ParkSense, par SmartGrains, est un détecteur de places de stationnement: des capteurs sans connexion filaire pour guider les usagers vers les places libres, via des applications mobiles.
- Icilasong, par Cécile Planchais Design, associera à des lieux dédiés (comme la Gaîté lyrique) des extraits sonores à écouter sur smartphone.
- La smart borne sur candélabre, par Newtech Concept (auteur de 4 projets) est une tablette multifonction: recharge électrique, information pour piétons, etc., accueillant tous les programmes conçus pour Android.
- La borne muséographique pour cimetières, de Tracetel (4 projets en tout) permet de télécharger le plan et la localisation des tombes sur les smartphones.
Les premiers prototypes seront installés dès cet été, les derniers fin 2011 ou tout début 2012, pour que l’expérimentation (de six mois, renouvelable une fois) soit entièrement achevée fin 2012. « Cette expérimentation pourra nous apporter des idées sur ce que nous faisons dans les grands projets comme les voies sur berges », a indiqué Jean-Louis Missika.
Les Parisiens seront sondés pour connaître leurs réactions sur ces mobiliers, et ils pourront donner leur avis sur le site de la ville, Paris.fr; voire sur les mobiliers eux-mêmes quand ils sont interactifs.
Une des grandes inconnues (outre la résistance physique de ces équipements par nature très exposés, et leur adoption ou non par les Parisiens) sera le niveau de dégradation (malveillance, vols etc.), plusieurs intégrant des métaux, puces RFID et autres composants pouvant tenter les indélicats. Voir le niveau élevé des dégradations de Vélib’.
Ce sera une des leçons à suivre de l’expérimentation, ont reconnu les représentants de la Ville.
Source: www.smartplanet.fr
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