A la suite de la catastrophe de Fukushima qui a suivi le tsunami du 11 mars 2011, la quasi-totalité des centrales nucléaires japonaises ont été arrêtées afin de procéder à des "stress-test". La décision de remise en marche des centrales étant du ressort des gouverneurs préfectoraux [1], aucun d'entre eux ne souhaite être le premier à prendre ce risque politique. Cette situation de blocage a forcé le Japon à importer en masse du gaz naturel liquéfié.
Ces importations massives ont eu deux conséquences : 1) une forte hausse des tarifs d'électricité pour les particuliers comme pour les industries, 2) une dépendance énergetique accrue envers l'étranger. Ce problème affecte tout particulièrement le quart nord-est du pays, couvert par la compagnie TEPCO [2], qui a décidé d'augmenter ses tarifs de 17% pour les entreprises à compter du début de l'année fiscale 2012, soit à partir du premier avril. Les autres opérateurs nippons devraient lui emboîter le pas dans le courant de l'année.
Le gouvernement japonais, conscient de ce problème majeur qui pourrait inhiber partiellement la croissance japonaise, a émis le 15 mars 2012 des propositions pouvant pallier ces augmentations tarifaires. Ces propositions émanent d'un panel d'experts composé de consultants et d'universitaires sous l'autorité du METI [2]. Elles sont au nombre de trois :
- Un calcul des coûts énergétiques pour les entreprises se fera sur 3 années au lieu d'une seule actuellement. Cette mesure devrait permettre d'harmoniser les coûts énergetiques avec les stratégies entrepreneuriales, qui elles sont élaborées pour une durée de 3 ans. Cette mesure permettra de plus de diminuer les coûts de l'électricité car une projection des coûts à l'échelle des trois prochaines années incluerait l'énergie nucléaire, moins onéreuse que les énergies fossiles. Si cette mesure n'est pas adoptée, TEPCO devrait alors recourir à une augmentation des tarifs de plus de 10% pour les particuliers.
- Dans le cas de la construction ou la réparation d'une centrale électrique utilisant des énergies fossiles, les opérateurs énergetiques seront obligés d'avoir recours à une offre publique de travaux publics, système qui avait été aboli en 2005. Cette mesure, qui est une ouverture du marché et un recours à la compétitivité, permettrait de réduire les coûts d'approvisionnement énergetiques de l'ordre de 20%.
- La troisième mesure relève des ressources humaines, puisque le groupe d'experts recommande l'établissement d'un salaire maximal au sein des opérateurs électriques, dont les salaires sont réputés être relativement élevés . Cette dernière recommandation permettrait de réduire de 20% les dépenses des opérateurs électriques. Tepco a elle anticipé cette mesure en réduisant les salaires versés à ses employés.
L'ensemble de ces recommandations, si elle sont mises en pratiques, devraient, pour un foyer qui s'acquitte de 20 yens par kWh (soit 18 centimes d'euro), limiter la hausse des tarifs à un yen par kWh (soit 0,9 centime d'euro). Cette valeur est cependant l'équivalent d'à peu près le double du tarif moyen français.
--
[1] Subdivision administrative japonaise pouvant être comparée au département français
[2] Tokyo Electric Power CorporationPublier le message
[3] Ministry of Economy, Trade and Industry
Conversions monétaires basées sur le cours du yen au 21 mars 2012
Ces importations massives ont eu deux conséquences : 1) une forte hausse des tarifs d'électricité pour les particuliers comme pour les industries, 2) une dépendance énergetique accrue envers l'étranger. Ce problème affecte tout particulièrement le quart nord-est du pays, couvert par la compagnie TEPCO [2], qui a décidé d'augmenter ses tarifs de 17% pour les entreprises à compter du début de l'année fiscale 2012, soit à partir du premier avril. Les autres opérateurs nippons devraient lui emboîter le pas dans le courant de l'année.
Le gouvernement japonais, conscient de ce problème majeur qui pourrait inhiber partiellement la croissance japonaise, a émis le 15 mars 2012 des propositions pouvant pallier ces augmentations tarifaires. Ces propositions émanent d'un panel d'experts composé de consultants et d'universitaires sous l'autorité du METI [2]. Elles sont au nombre de trois :
- Un calcul des coûts énergétiques pour les entreprises se fera sur 3 années au lieu d'une seule actuellement. Cette mesure devrait permettre d'harmoniser les coûts énergetiques avec les stratégies entrepreneuriales, qui elles sont élaborées pour une durée de 3 ans. Cette mesure permettra de plus de diminuer les coûts de l'électricité car une projection des coûts à l'échelle des trois prochaines années incluerait l'énergie nucléaire, moins onéreuse que les énergies fossiles. Si cette mesure n'est pas adoptée, TEPCO devrait alors recourir à une augmentation des tarifs de plus de 10% pour les particuliers.
- Dans le cas de la construction ou la réparation d'une centrale électrique utilisant des énergies fossiles, les opérateurs énergetiques seront obligés d'avoir recours à une offre publique de travaux publics, système qui avait été aboli en 2005. Cette mesure, qui est une ouverture du marché et un recours à la compétitivité, permettrait de réduire les coûts d'approvisionnement énergetiques de l'ordre de 20%.
- La troisième mesure relève des ressources humaines, puisque le groupe d'experts recommande l'établissement d'un salaire maximal au sein des opérateurs électriques, dont les salaires sont réputés être relativement élevés . Cette dernière recommandation permettrait de réduire de 20% les dépenses des opérateurs électriques. Tepco a elle anticipé cette mesure en réduisant les salaires versés à ses employés.
L'ensemble de ces recommandations, si elle sont mises en pratiques, devraient, pour un foyer qui s'acquitte de 20 yens par kWh (soit 18 centimes d'euro), limiter la hausse des tarifs à un yen par kWh (soit 0,9 centime d'euro). Cette valeur est cependant l'équivalent d'à peu près le double du tarif moyen français.
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[1] Subdivision administrative japonaise pouvant être comparée au département français
[2] Tokyo Electric Power CorporationPublier le message
[3] Ministry of Economy, Trade and Industry
Conversions monétaires basées sur le cours du yen au 21 mars 2012
ORIGINE : BE Japon numéro 610 (23/03/2012) - Ambassade de France au Japon / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/69529.htm
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