Parmi les solutions de localisation de PC en cas de vol, il en existe plusieurs sérieuses dont LoJack d’Absolute Software et Prey Project. Elles
font sensiblement la même chose, sauf que là où l’une coûte entre 40$
et 60$ par an (LoJack*), l’autre est gratuite (Prey, qui permet de
suivre jusqu’à 3 machines sans rien payer).
(*) Lojack possède cependant une fonction d’effacement à distance, que ne possède pas le logiciel Prey.
PreyProject est un logiciel Open Source qui s’installe sur son Laptop
ou PC (Windows). Il est également disponible pour Ubuntu, Android, iOS
(en beta), Mac OS et Linux.
En cas de vol d’ordinateur, il suffit de se rendre sur le site internet preyproject.com (si vous choisissez le mode simple),
entrer votre mot de passe et déclarer votre appareil volé. A la
prochaine ouverture de Windows par exemple, Prey tentera de se connecter
via Wi-Fi Hotspot ou via GPS (si votre appareil en est équipé) pour
localiser votre PC ou portable. Avec un intervalle de géolocalisation de
20 minutes (ou moins si vous prenez l’option payante), Prey Project
saura exactement où se trouve votre ordi.
Mieux encore, sur certains laptops avec webcam, le logiciel sera capable de prendre une photo du voleur.
Prey possède aussi un système de mot de passe Master Windows qui gèle
complètement l’écran de l’ordinateur tant qu’il n’est pas entré (Lock).
Disponible avec un compte Pro seulement. Le mot de passe par défaut
“Preyrocks” est à changer naturellement!
L’avantage de Prey est qu’il est invisible sur votre ordinateur.
Cette solution de sécurité sera efficace contre la plupart des
délinquants amateurs et vous pourrez ainsi retrouver votre matériel en
envoyant un message d’avertissement au voleur ou en lui envoyant
directement la police chez lui.
Par contre si vous avez affaire à des professionnels ou des petits
malins, ils effaceront le disque (ou le retireront) avant d’allumer
l’ordinateur… et là aucune chance. Ou pire encore ils vendront
l’appareil tel quel à un acheteur via les petites annonces et le nouvel
acquéreur se fera accuser à tort… Prey ne doit donc pas être considéré
comme l’arme ultime mais comme un complèment de sécurité.
Il faut aussi préciser que Prey n’est pas un logiciel de sauvegarde ou de synchronisation de vos données, mais bien un tracker espion en cas de vol.
Démonstration :
Source: Vincent Abry
Notre objectif est de mettre en partage sur nos trois spécialisations (stratégies et management de l'innovation business tous secteurs, stratégies de croissance ENERGIE et CLEANTECH, stratégies de croissance DIGITAL), les analyses d'Innhotep, celles de nos invités et des articles tiers issus de notre veille. Accélérateur d' "innovations business", Innhotep intervient comme conseil auprès de grands groupes et accompagne le développement de start-up high-tech.
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lundi 30 avril 2012
jeudi 26 avril 2012
Comprendre le fonctionnement des startups pour améliorer leur réussite
Voilà un an qu’a été lancé un projet de R&D collaboratif original Startup Compass, se désignant comme “le génome des startups”,rapporte Rip Empson pour TechCrunch. Ce projet, créé par Bjoern Herrmann (@bjoernlasse, Max Marmer (@maxmarmer) et Ertan Dogrultan (@ertand, ce dernier a depuis lancé Blackbox, qui se veut à la fois un programme éducatif pour entrepreneurs et un accélérateur de startups) a pour ambition de comprendre ce qui fait la réussite des startups. L’idée est de proposer une analyse comparative des startups, comme l’expliquent les auteurs du site, en permettant aux entrepreneurs de renseigner eux-mêmes l’évolution de leur entreprise afin d’avoir accès à des données comparatives.
“Notre mission est d’augmenter le taux de réussite des startups et d’accélérer le rythme de l’innovation au niveau mondial. Malgré l’importance économique majeure des startups, plus de 90 % d’entre elles échouent, plutôt en raison d’un processus d’autodestruction que laminée par la concurrence. Notre mission est d’accroitre le taux de réussite en permettant aux entrepreneurs de prendre de meilleures décisions en leur fournissant un meilleur contexte et une meilleure information.”
Le startup Compass est donc un outil d’analyse comparatif permettant à quelque 3200 startups enregistrées d’évaluer leurs progrès par rapport à d’autres startups, via 25 indicateurs de performance. Les données permettent à chaque entrepreneur d’observer et comprendre à quel stade de développement ils en sont et de diagnostiquer pour chaque étape les principaux risques d’échecs par rapport à d’autres startups qu’elles soient sur des secteurs proches ou éloignées d’eux.
A ce jour quelque 3200 startups sont référencés par le projet avec des données mises à jour par leurs fondateurs. 50 % sont américaines (20 % viennent de la Silicon Valley), mais on y trouve aussi des startups du monde entier. Les données sont anonymisées, car le but n’est pas d’obtenir des renseignements sur telle ou telle startup, mais de regarder leur évolution. Un rapport gratuit propose régulièrement ses conclusions. Pour Hermann, un écosystème de startups en démarrage en bonne santé, peut-être une force de démocratisation de l’innovation.
L’étude, à la suite des travaux de Steve Blank auteur d’un manuel pour les entrepreneurs innovants, distingue 6 étapes dans la vie d’une startup :
- La découverte : les startups valident leur idée à savoir si leur solution propose de résoudre un problème particulier et si leur solution semble pertinente. C’est le moment où l’équipe fondatrice est formée, où la proposition de valeur prend forme ou les premiers produits (peu viables) sont crées, où l’équipe rejoint un accélérateur ou un incubateur… Une étape qui dure 5 à 7 mois en moyenne.
- La validation : les startups cherchent à valider leur produit. Elles affinent les fonctionnalités de base, les paramètres de mise en oeuvre, d’analyse, cherchent leurs premiers financements, font leurs premières embauches clefs, imaginent les premiers pivots, trouvent leurs premiers clients payants et ajustent leurs produits. Une étape qui dure en moyenne 3 à 5 mois.
- L’efficacité : les startups affinent leurs modèles d’affaires et améliorent l’efficacité de leur processus d’acquisition de clients. C’est l’étape où on a affiné voir révisé l’utilisateur cible et où le processus de vente ou les canaux d’acquisitions de clients sont trouvés. Cette étape dure en moyenne 5 à 6 mois.
- Le passage à l’échelle : c’est le moment où les startups stimulent leur croissance de manière très agressive. C’est le moment des grands tour de tables financiers, celui de l’implémentation des processus, de l’organisation de l’activité… suru ne durée de 7 à 9 mois.
- La durabilité.
- La préservation.
Si l’écosystème de démarrage de la Silicon Valley montre toujours la voie, son écart avec d’autres lieux ne cesse de se réduire. L’écosystème de la Valley n’est actuellement que 3 fois plus propices au démarrage que celui de New York, 4,5 fois que celui de Londres. Bien sûr, le taux de réussite des phases de démarrage est proportionnel à ce classement géographique. En phase d’intensification, New York ou Londres savent apporter plus de fonds que la Vallée. Dans le classement mondial des écosystèmes de démarrage, la Silicon Valley vient bien sûr en tête devant New York, Londres, Toronto, Tel-Aviv et Los Angeles. Paris se classe 11e, bien avant Berlin (17e), pourtant souvent vantée comme étant la nouvelle Silicon Valley de l’Europe.
Parmi les nombreux apprentissages du projet, on apprend par exemple que les startups qui pivotent au moins une fois réussissent mieux que les autres (un pivot consiste pour une startup a changer une partie importante de son activité ou de son modèle d’affaires). Ces startups qui changent de modèles d’affaires trouvent plus d’argent, ont une meilleure croissance et sont moins susceptibles que les autres de s’arrêter prématurément. La principale raison de l’échec d’une startup résulte d’un passage prématuré à l’échelle lié à des raisons reposant sur trop de capital, des équipes trop grandes ou mal composées, le manque de tests… une planification trop rigide.
Les startups cohérentes passent le plus clair de leur temps à découvrir qui sont leurs clients, tandis que celles qui échouent ont tendance à chercher à valider ce que les clients attendent de leurs produits. Les startups qui cherchent à monétiser leur audience trop tôt ont également souvent tendance à échouer : se concentrer sur ses recettes est généralement un facteur de proposition de valeur médiocre.
Les startups qui ont des mentors et qui utilisent des métriques pour mesurer leurs performances lèvent 7 fois plus d’argent que les autres et ont une croissance 3,5 fois supérieure aux autres.
Beaucoup d’investisseurs investissent 2 à 3 fois plus de capital que nécessaire dans des startups en phase de découverte. Ils surinvestissent également dans des entrepreneurs isolés qui ont pourtant besoin de plus de temps pour passer à l’échelle.
Image : l’un des nombreux graphique de l’étude montrant le montant moyen de financement par étape, selon que les startups réussissent ou échouent.
Les équipes composées d’un fondateur technique et marketing lèvent 30 % d’argent en plus.
72 % des fondateurs de startup pensent que la propriété intellectuelle n’est pas un avantage compétitif.
Les startups ont en moyenne besoin de 2 à 3 fois plus de temps que prévu pour valider leur marché. Cette sous-estimation créée une pression pour passer à l’échelle prématurément, qui est le premier facteur d’échec.
Les startups qui ne lèvent pas d’argent surestiment la plupart du temps leur marché par 100 et interprètent souvent leur marché comme nouveau alors qu’il ne l’est pas forcément.
Quant au B2C ou B2B (Business to Consumer ou Business to Business qui a longtemps classifié les startups selon qu’elles s’adressaient aux consommateurs finaux ou à d’autres entreprises), ce n’est plus une segmentation porteuse de sens, parce que l’internet a changé la dynamique de l’interaction avec les utilisateurs, estiment les auteurs de l’étude. Les tenants du Génome Project préfèrent évoquer 4 types de startups qui ont des comportements différents selon leur mode d’acquisition de consommateurs, les risques, les délais et la composition de leurs équipes.
- Les “Automatiseurs” : des startups centrées sur le produit avec une acquisition de clients en libre service qui mettent l’accent sur l’exécution rapide et qui bien souvent cherchent à automatiser un processus manuel. La plupart des Automatiseurs ciblent des consommateurs dans des marchés existants, comme Mint, Pandora, Kickstarter, Dropbox, Basecamp…
- Les transformateurs sociaux. Là encore, ces startups ont une stratégie d’acquisition d’utilisateurs en libre service, permettant à ceux-ci de créer de nouvelles façons d’interagir. Ces startups ont souvent une difficulté à atteindre une masse critique d’utilisateurs, mais si elles dépassent ce seuil, elles peuvent avoir une croissance galopante, comme OkCupid,Airbnb, Etsy, LinkedIn, Facebook, Foursquare…
- Les intégrateurs : ces entreprises souvent centrées sur le produit s’appuient sur la monétisation par petits abonnements. Exemples : Square, Intuit, Uservoice, HubSpot, Xignite,GetSatisfaction…
- Les challengers : ces entreprises s’intéressent aux clients payants sur des marchés fragmentés. Pour arriver au succès, elles doivent trouver des processus de ventes qui se répètent et être capables de passer à l’échelle. Exemples : Salesforce, Red Hat, Jive, Palantir,Yammer…
Source : FING
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mercredi 25 avril 2012
La connectivité en avion via un réseau mondial
Deux sociétés s'associent pour créer un réseau
permettant un accès rapide et fiable à internet dans les airs. Ce projet
permettra notamment aux professionnels de rester connectés en vol via
des spéciaux.
A l'avenir, un homme d'affaire n'aura plus
besoin de déprogrammer une visioconférence pour cause de vol retardé,
mais pourra assister à la réunion directement à bord de l'avion. C'est
du moins le service que cherchent à fournir HoneyWell et Inmarsat aux
particuliers ou aux professionnels. Les deux partenaires comptent
fournir aux voyageurs un service de connexion en WiFi à bord de l'avion
via leurs smartphones, tablettes ou ordinateurs portables. Particuliers
ou hommes d'affaires pourraient alors utiliser les réseaux sociaux en
temps réel, assister à des vidéoconférences ou développer des
présentations multimédia. D'autres usages peuvent être imaginés, pour
des activités où l'instantanéité a une importance capitale comme les
transactions boursières.
Source: L'Atelier
Un réseau mondial
Cette connexion passerait par le réseau Global Xpress d'Inmarsat, actuellement en projet, qui devrait être déployé en 2013 et disponible à l'échelle mondiale l'année suivante. D'un point de vue technique, ce réseau fonctionne grâce à trois satellites construits par Boeing utilisant la bande K, plus rapide et moins coûteuse que l'actuelle bande Ku. Quant à HoneyWell, la société devrait produire et distribuer le matériel permettant à l'utilisateur de se connecter. On estime l'investissement nécessaire à 1,2 milliard de dollars pour les infrastructures. Une fois utilisable, le réseau devrait alors fournir à l'utilisateur une connexion d'une vitesse de 50 Mbps. Evidemment, HoneyWell et Inmarsat ne sont pas les seuls à avoir pensé à donner la possibilité à un voyageur d'être connecté en avion.Diverses tentatives
En novembre 2011 a eu lieu le test d'un avion connecté dans le land de la Saxe-Anhalt, en Allemagne, fruit d'une collaboration entre Deutsche Telekom, Alcatel-Lucent et Airbus. Alcatel-Lucent, qui fournit la solution technique, a développé des algorithmes spéciaux pour le transfert de données utilisés sur un appareil installé dans un A320, couplé à une solution 4G au sol. La solution a été connectée à deux stations développées par l'opérateur téléphonique allemand et fonctionnant via son réseau. Avec une particularité: s'affranchir du réseau satellitaire, cette fois, tout en fournissant une connexion rapide et moins coûteuse. A noter que la société australienne Qantas a tester en mars 2012 des vols d’A380 connectés entre Melbourne ou Sydney et Los Angeles. Le service de connectivité par satellite était dans ce cas-là fourni par OnAir, utilisant le service SwiftBroadband d’Inmarsat.Source: L'Atelier
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mardi 24 avril 2012
Jeremy Rifkin : "La troisième révolution industrielle est en marche"
Dans son nouveau livre, « La Troisième Révolution industrielle », sorti en France début février, Jeremy Rifkin annonce l'avènement d'une nouvelle économie, fondée sur le mariage entre Internet et les énergies nouvelles.
Quand est née l'idée de la troisième révolution industrielle ?
Dans les années 1970. En 1973, j'avais organisé la première manifestation contre l'industrie pétrolière à Boston, en rassemblant 20.000 personnes. Puis vint, en 1980, mon livre, intitulé « Entropie », qui fut le premier à ouvrir le débat public sur le changement climatique. Depuis, il est devenu une référence pour les mouvements politiques écologiques. Au début des années 1980, à la suite de la flambée des cours du brut lors de la crise pétrolière, j'ai commencé à prendre conscience que nous allions arriver à un pic de production dans les vingt-cinq ou trente ans à venir, et qu'il fallait déjà envisager une nouvelle révolution énergétique. Ce n'est que dans les années 1990 et la révolution Internet que j'ai fait le lien entre les communications et l'énergie. Quand Internet est apparu, il est devenu le catalyseur. Et j'ai compris que les grandes révolutions énergétiques de l'histoire coïncidaient avec de nouveaux modes de communication.
Vous pouvez expliquer ?
Les changements économiques et sociaux proviennent toujours d'une rencontre entre une nouvelle énergie et un nouveau mode de communication. Au XIX e siècle, la machine à vapeur et le charbon ont amélioré la vitesse de l'information. Ils ont permis de produire en masse des journaux à des prix concurrentiels, accroissant du même coup la proportion d'une population éduquée. Si nous n'avions pas eu cette main-d'oeuvre cultivée, que l'école publique a aussi favorisée en France, nous n'aurions pas pu gérer la première révolution industrielle comme l'a fait l'Internet. Au XX e siècle, il y a eu une autre convergence entre l'électricité, le téléphone, puis la radio et la télévision. Nous étions entrés dans la société de consommation.
Et maintenant ?
Cette deuxième révolution a commencé à mourir en 2008. Pour remédier à cette crise de croissance, il faudrait une nouvelle matrice, une nouvelle convergence entre énergie et communication. Ce sera le mariage de nouvelles sources d'énergie et d'Internet. Je m'explique : quand le cours du pétrole a franchi les 147 dollars le baril, en juillet 2008, tous les autres prix des produits dérivés ont flambé et les moteurs économiques ont stoppé. Soixante jours plus tard, c'était le krach sur les marchés financiers. De nouvelles secousses sont à prévoir. D'autant que, selon l'AIE, la production du pétrole a atteint son pic en 2006. Aujourd'hui, elle n'est plus en mesure de faire face aux demandes croissantes de la Chine et de l'Inde. Ce que je vois, ce sont des cycles de croissance qui s'arrêtent brutalement tous les quatre à six ans et ceci pendant vingt-cinq ans. L'inflation a augmenté. Et le pouvoir d'achat a baissé. Au-dessus de 150 dollars le baril, ce n'est pas tenable.
En quoi consiste la troisième révolution industrielle que vous décrivez ?
La première étape, c'est le passage aux énergies renouvelables. Les énergies fossiles sont de plus en plus chères. A contrario, le soleil brille tous les jours. Le vent souffle tous les jours quelque part. Un grand nombre de pays ont des côtes avec des vagues et des marées. Les montagnes peuvent favoriser l'hydroélectricité. Et puis, il y a la gestion des déchets, qui ouvre la voie à la biomasse. N'oublions pas la géothermie. Mais on ne peut gérer une économie mondiale si ces énergies sont distribuées sur le modèle du pétrole et du gaz, c'est-à-dire de façon centralisée. Aujourd'hui, 23 % de la population mondiale n'a pas accès à l'électricité. Et 25 % que partiellement. Cela prouve que le mode actuel de diffusion de l'énergie ne peut pas satisfaire la demande. Dans ma révolution industrielle, chaque immeuble, chaque maison deviendront une source de production d'énergie. Il faudra donc un réseau de communication pour la distribuer. L'Internet, par essence collaboratif, offre cette possibilité.
Quid du stockage de ces énergies nouvelles ?
C'est le plus compliqué à mettre en oeuvre. Le soleil et le vent ne sont pas continus. A ce jour, la capacité de stocker existe, mais nous n'avons pas encore la bonne mesure et nous ne pouvons pas nous permettre de perdre de l'énergie. L'hydrogène est l'élément principal universel pour stocker de l'énergie. Il faut que les acteurs du privé et du public collaborent pour favoriser son développement. Il faudra aussi mettre en oeuvre le partage de l'énergie via le Net. Si vous en avez trop, vous la vendez sur le Web. Chacun achètera sur un réseau intelligent la part d'énergie dont il a besoin, ce qui évitera les gaspillages. Les Allemands testent en ce moment même cet « energy Internet » L'Union européenne a estimé son besoin à 1.000 milliards d'euros pour créer un réseau de distribution intelligent basé sur Internet.
Vous parlez de modèle coopératif ou distribué. Avez-vous des exemples ?
Quand j'enseigne à des étudiants ou à des entrepreneurs à Wharton, je reprends toujours deux exemples : la presse et la musique. Les groupes de ces secteurs n'ont pas su évaluer l'impact d'Internet sur leur activité. Grâce à la Toile, les internautes ont pu diffuser des morceaux et des informations en dehors des circuits traditionnels. Des sites de partage de musique se sont imposés dans le paysage, mettant à mal des entreprises du secteur. De leur côté, les journaux n'ont pas bien estimé la portée de la blogosphère. Internet peut donc créer un modèle économique complètement différent. Lors des première et deuxième révolutions industrielles, l'énergie était chère. L'économie était centralisée. Avec la troisième révolution industrielle puisque le pouvoir est latéral et permet des économies d'échelle, elle entraîne des changements d'organisation. L'énergie n'y échappera pas et son coût deviendra très abordable.
Où se passe déjà cette révolution ?
En Allemagne, c'est indéniable. Ce pays s'est fixé pour objectif que l'énergie verte représente 35 % de ses besoins énergétiques en 2020. C'est l'économie la plus robuste du monde. Je travaille avec Angela Merkel depuis un certain temps. Dès le début de son mandat, elle a adhéré à mes travaux. Parce qu'elle était ministre de l'Environnement et physicienne, la chancelière comprend mes idées. Tout le monde dans le pays, ainsi que les Verts, et même les grands groupes industriels comme Siemens, Daimler et les PME allemandes, est sur la même longueur d'onde. L'Allemagne est le modèle de référence pour l'Europe.
Et la France ?
La France a du retard. Pourtant, vous avez tout : les technologies, les PME et les grands groupes dans l'informatique, la construction, les transports et l'immobilier pour rejoindre l'Allemagne et l'Italie, peut-être en montant des partenariats avec eux. Mais vous avez cette idée fixe et ancienne que tout doit être centralisé, même au sein de vos entreprises. Ce qui bride l'efficacité. Le fonctionnement vertical et centralisé a fait de la France une grande puissance pendant la deuxième révolution industrielle. Vous devez en sortir maintenant et aller vers un modèle plus coopératif.
Est-ce que la crise est un obstacle ?
C'est une opportunité. Tout le monde sait que l'énergie nucléaire, et l'exploitation récente du gaz de schiste et des sables bitumineux s'inscrivent encore dans la deuxième révolution industrielle. Je ne suis pas là pour dire qu'ils doivent disparaître du jour au lendemain. Le but n'est pas que ce portefeuille s'effondre. Il est nécessaire de le gérer, le temps que la troisième révolution industrielle se mette en place. La transition prendra vingt ans. Il faut préparer l'industrie financière et les marchés, pour qu'elle soit en phase avec ces changements.
Cela passe notamment par une évolution des services aux collectivités.
Alors que leur business couvre à la fois l'offre et la transmission, je suggère aux entreprises liées aux services aux collectivités de vendre moins, car, bientôt elles auront en face d'elles des centaines de millions de producteurs industriels, des particuliers ou même des entrepreneurs qui auront équipé leur bâtiment pour collecter les nouvelles énergies. Les « utilities » peuvent monter des partenariats avec ces nouveaux producteurs. Ils vont alors aider ces dernières à produire. Ils amélioreront leur productivité et réduiront les coûts. Les PME ou les grands groupes ne gagneront pas sur les coûts du travail, mais sur les coûts d'énergie.
Qu'espérez-vous du sommet de Rio en juin ?
Si tout le monde y arrive avec un mandat différent, cela ne marchera pas. Vous vous donnez des objectifs, mais comme chacun a son agenda et ses priorités, cela vire vite aux conflits. Ma troisième révolution industrielle n'a rien à voir avec un mandat sur le changement climatique, c'est un scénario économique pour une énergie distribuable. C'est une équation à la fois climatique et énergétique, plus efficace que toutes les idées qui circuleront au cours de ce sommet. Je ne suis pas contre un objectif d'empreinte carbone ou l'idée d'une taxe carbone, mais ils doivent s'inscrire dans un cadre économique qui permet de créer de l'emploi. Sincèrement, j'espère qu'il y aura quelque chose d'accompli. Mais, à ce stade, je n'en suis pas convaincu. Mon ambition est de faire sortir au grand jour ma théorie. Actuellement, tout se déroule en coulisse. IBM, Acciona, Daimler et d'autres adhèrent à la troisième révolution industrielle. Ces grands groupes de services aux collectivités, de transports, de l'informatique doivent aujourd'hui prendre le relais des compagnies énergétiques qui ne font pas assez d'efforts.
Source : Les Echos
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lundi 23 avril 2012
Des cintres qui affichent en temps réel la popularité facebook d’un vêtement
BRESIL - Ce mois-ci, le magasin C&A
de Sao Paulo, lance un des cintres équipés d’un petit écran qui vous
montre la popularité facebook du vêtement (nombre de « Likes »). Les
cintres sont reliés en temps réel au compte facebook et vous « aident » ainsi dans votre choix d’achat. Une opération imaginée par l’agence DM9 (DDB).
Source: Golem13
Source: Golem13
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Pressez le "bouton vert" de l'énergie
L'initiative "bouton vert", inspirée du secteur de la santé, vise à accroitre l'efficacité énergétique. Elle doit permettre à tout client américain d'un fournisseur d'énergie de récupérer de manière facile et gratuite sa consommation énergétique en cliquant sur un "bouton vert" clairement identifié sur le site web de ce fournisseur, quel qu'il soit. La nouveauté est donc d'avoir accès "en un clic" à tout son historique de consommation sous format électronique.
Le bouton vert en questionCrédits : Domaine public
Il faut savoir qu'aux USA le nombre de ces fournisseurs est gigantesque, avec 50 fournisseurs rien que pour la Californie.
A terme les utilisateurs pourront aussi autoriser l'accès à ces informations à une tierce partie, notamment des applications pour smartphone, qui pourront analyser ces informations et fournir des solutions simples pour réduire leur consommation énergétique. Cela prend d'autant plus de sens qu'avec le déploiements des compteurs intelligents, ce sont des données de consommation d'une granularité beaucoup plus fine qui seront disponibles et donneront des informations beaucoup plus pertinentes sur nos habitudes de consommation qu'un total mensuel.
Une requête du gouvernement pour faciliter l'accès aux données énergétique des consommateurs
Le mouvement est parti de la création de bluebuttondata.org - une initiative du bureau "Health & Human Services" - pour donner à monsieur tout le monde armé de son ordinateur et d'une connexion internet la possibilité de récupérer ses données personnelles de santé et de les partager avec le professionnel de la santé de son choix, la philosophie étant que les gens doivent avoir accès aux informations les concernant. L'image du bouton renvoyait à la présence d'un tel outil disponible sur le site de n'importe quel organisme de santé qu'il suffirait de presser pour accéder aux données.
S'inspirant de ce fameux "bouton bleu", Aneesh Chopra, directeur technique à l'Office for Science & Technology Policy (OSTP) suggérait en Septembre dernier d'appliquer le même principe aux données de consommation énergétique des particuliers en créant un "bouton vert".
Sur le blog de l'OSTP [1], Chopra définissait ainsi le principe de ce bouton: donner aux consommateurs un accès à leur consommation auprès de leur fournisseur d'électricité et de gaz sous la forme d'un document standardisé, facile à télécharger et à comprendre. Les retombées de la mise à la disposition de cette information seraient nombreuses:
=> Information: permettre le développement de solutions informatiques innovantes pour analyser la consommation et fournir des outils de contrôle et de diminution de celle-ci;
=> Chauffage et climatisation: optimiser les thermostats pour maximiser le confort et minimiser la consommation;
=> Education: organiser des compétitions et challenges entre groupes, entre étudiants;
=> Rénovation: proposer de nouveaux outils d'aide à la prise de décision concernant des rénovations permettant de réduire la consommation énergétique d'un bien immobilier;
=> Contrôle et Vérification: mesurer précisément l'efficacité énergétique de certains investissements en rénovation;
=> Immobilier: mesurer efficacement les coûts énergétiques pour de potentiels locataires, propriétaires, et futurs acquéreurs;
=> Energie solaire: optimiser la taille des panneaux solaires sur le toit des consommateurs.
Il est impératif que l'information soit fournie dans des formats standardisés, en accord avec les industriels du secteur, pour permettre aux développeurs d'application logicielles de travailler avec les données en provenance de n'importe quel fournisseur d'énergie aux USA. Le standard choisi pour le Green Button est celui développé par le North American Standards Board. Avec ce standard il est très aisé de produire en quelques minutes des variations de sa consommation annuelle, mensuelle, et même journalière etc... (voir figure ci-dessous).
Une industrie déjà en marche
Même si ce souhait de donner le pouvoir aux consommateurs formulé par le premier "Chief Techical Officer - CTO" des USA - poste créé par l'administration Obama - était des plus altruistes, force est de constater que l'industrie ne l'avait pas attendu dans ce domaine, à part peut être sur les aspects liés à la propriété de ces données de consommation [2].
Depuis presque 10 ans, de nombreuses compagnies mettaient en place cette vision: depuis le compteur intelligent d'Itron ou Landys+Gyr qui permet de récupérer beaucoup plus d'information chez le consommateur, à la plateforme de communication développée par les acteurs comme Silver Spring Networks, jusqu'à la gestion des données agrégées sur ce réseau par des acteurs comme eMeter - acquis par Siemens - pour arriver au final à des entreprises comme OPower qui proposent aux consommateurs des analyses de leurs données ainsi que des recommandations simples sur la manière de diminuer leur facture énergétique. L'industrie était déjà en marche et n'avait pas attendu les injonctions de Chopra, même si ce flot de données n'avait pas encore totalement atteint le consommateur de manière transparente, et ceci principalement pour des raisons de protection de la vie privée.
Finalement, l'industrie souhaitait que l'administration Obama apporte sa pierre à l'édifice en faisant un travail de standardisation et de législation pour s'attaquer au problème ardu de la sécurité des données de consommation, ce sur quoi la California Public Utility Commission (CPUC) qui définit le cadre légal pour les fournisseurs d'électricité privés de Californie avait déjà travaillé en mai 2011 [3]. De même, il fallait combattre la perception de certaines associations de consommateurs que ces données permettraient de surveiller et contrôler la population et donc de réduire la liberté de l'individu.
Le National Science & Technology Council avait publié un cadre légal pour les Smart Grids [4], ce qui pour certains acteurs restait insuffisant étant donné que cette annonce n'était pas assortie de financements adéquats ni de feuille de route contrairement à l'initiative californienne [5].
La Californie ouvre la voie aux applications
Deux mois après l'annonce du gouvernement, les lignes avaient déjà bien bougé étant donné que les trois principaux fournisseurs d'énergie californiens avaient pris la décision de travailler ensemble pour créer ce fameux bouton vert pour leurs clients [6].
En janvier, lors d'un forum sur le "Green Button" dans la Silicon Valley trois fournisseurs annonçaient être en mesure de déployer l'accès au bouton vert à 6 millions de clients californiens des entreprises Pacific Gas & Electric (PG&D) et San Diego Gas & Electric (SDG&E) pour commencer. Southern California Edison devrait suivre fin 2012 avec ses 4 millions de clients [7].
Rendre ces données disponibles devrait, selon Chopra (qui était l'invité d'honneur de cet évènement) conduire les entreprises à développer des systèmes de monitorage de l'énergie et les applications pour smartphone qui permettent d'interpréter et d'utiliser ces informations. De leur coté, les consommateurs devraient naturellement s'orienter vers les applications les plus capables de leur faire économiser de l'énergie... et donc de l'argent.
Pour Anneesh Chopra, le rôle du gouvernement est donc ici d'encourager ce mouvement, en laissant bien au secteur privé le soin de développer les services selon le principe de l'offre et de la demande [8]. Ce discours était du pain béni pour les startups présentes dans la salle, telles qu'Opower, Tendril et Simple Energy, qui proposent des produits "compatibles" avec le Green Button. Tendril a créé une plateforme de développement qui a d'ores et déjà attiré 150 projets d'applications, et s'apprête à donner aux consommateurs accès à ces applications à travers un portail d'achat sur le modèle des catalogues d'applications en ligne que sont l'App Store d'Apple ou le Android Market de Google.
Simple Energy a développé de son coté un jeu en ligne qui transforme en compétition le contrôle de sa consommation énergétique. Il est encore en phase d'essai sur les territoires du Texas et de Californie du Sud, mais selon les résultats préliminaires les consommateurs réalisent en moyenne des réductions de 20% de leurs dépenses énergétiques, alors que certains ont atteint des économies de l'ordre de 45%! Malgré tout il faut garder la rête froide car les résultats sont toujours impressionnants lorsque la population étudiée est fortement engagée comme cela peut être le cas lorsqu'un nouvel outil est mis à disposition. Le véritable challenge est de trouver le moyen d'engager le consommateur sur le long terme.
Le secteur répond à l'appel
Alors que le président Obama s'apprêtait à se rendre en Ohio fin Mars pour un évenement autour du "Green Button", neuf fournisseurs supplémentaires annonçaient qu'ils se joignaient à cette initiative [9]. Les nouveaux venus sont American Electric Power, Austin Energy, Baltimore Gas and Electric, CenterPoint Energy, Commonwealth Edison, NSTAR, PECO, Reliant, et Virginia Dominion Power. Lorsque le bouton vert sera implémenté par ces acteurs, ce seront 30 millions de foyers américains qui auront accès à ce service [10].
Au-delà des fournisseurs, ce sont maintenant tous les acteurs du Smart Grid qui font voeu d'allégeance avec des opérateurs de réseau énergétiques tels que Silver Spring Networks, Oracle, et enfin Itron [11]. De nombreux autres acteurs soutiennent d'une façon ou d'une autre cette initiative, tels que Google, BT, Intel, Verizon, The Climate Group, Johnson Controls, GE Energy, et le fonds d'investissement Kleiner Perkins [12].
Une compétition pour applications
Afin d'encourager le secteur privé à développer les outils qui permettront aux ménages de tirer parti de leur information de consommation, le Department of Energy organise une compétition "Apps for Energy" [13]. Les gagnants se partageront $100.000, ce qui ne constitue pas une somme importante, mais correspond à l'état d'esprit de l'administration Obama, laquelle tente d'une part de rendre l'action gouvernementale plus transparente et d'autre part de trouver de nouveaux moyens de provoquer l'initiative privée [14]. Ainsi de nombreuses idées sont suggérées sur le site [15]. Les participants ont donc jusqu'au 15 Mai pour soumettre leur projet.
Au final, il est intéressant de voir qu'une idée simple comme ce bouton vert peut susciter l'engouement des fournisseurs d'énergie, des fournisseurs d'applications et des entrepreneurs.
Espérons qu'il en sera de même pour les consommateurs, et pour longtemps.
Origine : BE Etats-Unis numéro 287 (20/04/2012) - Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/69838.htm
- [1] Modeling a Green Energy Challenge after a Blue Button | The White House Blog - September 2011 http://1.usa.gov/HEzqmp
- [2] US CTO Requests Online Access to Consumer Energy Data : Greentech Mediahttp://bit.ly/IshvyC - September 2011
- [3] California Clarifies Smart Meter Privacy Rules : Greentech Mediahttp://bit.ly/HZt2Ws
- [4] White House Leads Effort to Set Smart Grid Policies http://bit.ly/HZu5Wt
- [5] White House Unveils Smart Grid Policy Framework : Greentech Media - June 2011 http://bit.ly/HZtFPQ
- [6] Empowering Customers With a Green Button - White House Blog - November 2011 http://1.usa.gov/I5goY5
- [7] California Gets the Green Button - Greentech Media - January 2012http://bit.ly/I5gtL6
- [8] Pushing the Green Button for Energy Savings - NY Times - January 2012http://nyti.ms/I5gvmc
- [9] Utilities embrace Green Button energy data project - Cleantech News and Analysis http://bit.ly/HOobdY
- [10] New Industry Commitments to Give 15 Million Households Tools to Shrink Their Energy Bills | The White House http://1.usa.gov/HOnOQA
- [11] President's Green Button Energy Saving Program Attracts Heavy Hitters - Triple Pundit - March 2012 http://bit.ly/IsgiY2
- [12] Green Button Statement of Support http://redirectix.bulletins-electroniques.com/EHfth
- [13] Green Button Giving Millions of Americans Better Handle on Energy Costs | The White House http://1.usa.gov/HOnAc0
- [14] Energy Department's First-Ever "Apps for Energy" Competition Begins Today | Department of Energy http://1.usa.gov/J6i2J3
- [15] Green Button App Ideas | Department of Energy http://1.usa.gov/I5fdb7
Libellés :
Efficacité énergétique
L'hydrogène continue sa conquête de la Californie
Nous avons récemment écrit sur le regain d'intérêt du gouvernement américain pour la pile à combustible et donc de l'hydrogène comme vecteur d'énergie pour les transports [1].
Le gouvernement a des raisons politiques et écologiques pour développer ce mode de transport. Le discours a changé depuis la sensibilisation écologique réalisée en partie par Al Gore et son film "An inconvenient truth": les climato-sceptiques sèment le doute sur la véracité de l'impact de l'homme sur le climat [2]. Cependant un fait est indéniable : les Etats-Unis importent environ neuf millions de barils de pétrole chaque jour [3]. Cette dépendance énergétique vis-à-vis de pays étrangers et le récent revirement du prix du gaz, grâce à l'exploitation des gaz de schistes américains, recentre le débat sur des solutions énergétiques plus ou moins propres permettant de limiter la dépendance énergétique. L'hydrogène, comme vecteur d'énergie, fait partie de ce portefeuille de solutions.
Les véhicules électriques sont actuellement sur le devant de la scène mais, pour certains usages, l'hydrogène pourrait être plus intéressant dans les prochaines décennies (en espérant que la source d'hydrogène soit propre). La Californie devient le pionnier américain dans les transports sans émissions de gaz à effet de serre et particules en faisant la promotion des alternatives, en les finançant et les testant.
L'hydrogène pour les transports publics
=> première borne de recharge dans la baie de San Francisco
Mardi 9 Mars, a eu lieu l'inauguration d'une centrale de production et de distribution d'hydrogène à Emeryville près de San Francisco. Cette station, qui a été mise en fonctionnement à la fin de l'année 2011, a pour but d'alimenter la nouvelle génération de bus à pile à combustible d'AC Transit (compagnie locale de transport).
La station est un démonstrateur de "l'hydrogène renouvelable". 510kW de panneaux photovoltaïques alimentent en électricité un électrolyseur (de Proton OnSite) produisant localement de l'hydrogène qui est ensuite stocké sous pression. Cette installation permet de produire 65 kg d'hydrogène par jour, soit environ 15% des 420 kg que la station de stockage est capable de servir, l'hydrogène manquant étant fourni par Linde.
D'un point de vue pratique, remplir le réservoir d'hydrogène d'un bus est devenu aussi rapide qu'avec du diesel, grâce à une technologie de compression et de transfert permettant un débit allant jusqu'à 5 kg/min. Lors du transfert d'hydrogène, un système centralisé de maintenance permet de collecter et suivre les performances d'utilisation des bus.
Les bus sont équipés d'une pile à combustible de 120 kW de UTC Power et d'une batterie lithium ion d'Ener1 de 21kWh. Cette batterie est en charge de la récupération d'énergie lors du freinage et d'une fourniture de puissance en cas de besoins importants. C'est donc un système hybride série utilisant une pile à combustible et une batterie.
Le gouvernement a des raisons politiques et écologiques pour développer ce mode de transport. Le discours a changé depuis la sensibilisation écologique réalisée en partie par Al Gore et son film "An inconvenient truth": les climato-sceptiques sèment le doute sur la véracité de l'impact de l'homme sur le climat [2]. Cependant un fait est indéniable : les Etats-Unis importent environ neuf millions de barils de pétrole chaque jour [3]. Cette dépendance énergétique vis-à-vis de pays étrangers et le récent revirement du prix du gaz, grâce à l'exploitation des gaz de schistes américains, recentre le débat sur des solutions énergétiques plus ou moins propres permettant de limiter la dépendance énergétique. L'hydrogène, comme vecteur d'énergie, fait partie de ce portefeuille de solutions.
Les véhicules électriques sont actuellement sur le devant de la scène mais, pour certains usages, l'hydrogène pourrait être plus intéressant dans les prochaines décennies (en espérant que la source d'hydrogène soit propre). La Californie devient le pionnier américain dans les transports sans émissions de gaz à effet de serre et particules en faisant la promotion des alternatives, en les finançant et les testant.
L'hydrogène pour les transports publics
=> première borne de recharge dans la baie de San Francisco
Mardi 9 Mars, a eu lieu l'inauguration d'une centrale de production et de distribution d'hydrogène à Emeryville près de San Francisco. Cette station, qui a été mise en fonctionnement à la fin de l'année 2011, a pour but d'alimenter la nouvelle génération de bus à pile à combustible d'AC Transit (compagnie locale de transport).
La station est un démonstrateur de "l'hydrogène renouvelable". 510kW de panneaux photovoltaïques alimentent en électricité un électrolyseur (de Proton OnSite) produisant localement de l'hydrogène qui est ensuite stocké sous pression. Cette installation permet de produire 65 kg d'hydrogène par jour, soit environ 15% des 420 kg que la station de stockage est capable de servir, l'hydrogène manquant étant fourni par Linde.
D'un point de vue pratique, remplir le réservoir d'hydrogène d'un bus est devenu aussi rapide qu'avec du diesel, grâce à une technologie de compression et de transfert permettant un débit allant jusqu'à 5 kg/min. Lors du transfert d'hydrogène, un système centralisé de maintenance permet de collecter et suivre les performances d'utilisation des bus.
Les bus sont équipés d'une pile à combustible de 120 kW de UTC Power et d'une batterie lithium ion d'Ener1 de 21kWh. Cette batterie est en charge de la récupération d'énergie lors du freinage et d'une fourniture de puissance en cas de besoins importants. C'est donc un système hybride série utilisant une pile à combustible et une batterie.
Architecture des bus à pile à combustibles utilisé par AC transit et ZEBACrédits : MST
=> Une initiative groupée
Cette station fait partie du programme HyRoad développé par AC et financé par plusieurs acteurs : California Energy Commission, California Air Ressource Board, Bay Area Air Quality Management District, Metropolitan Transportation Commission et Federal Transit Administration. Le but de ce programme est de démontrer la viabilité de la pile à combustible dans les transports en commun avec l'aide des industriels développant les technologies nécessaires.
L'initiative n'est pas uniquement menée par AC transit, mais elle est partagée avec un groupe d'agences de transport local qui exploite 12 bus à hydrogène en fonctionnement sur les routes de la baie. Ce groupe appelé ZEBA (Zero Emission Bay Area) est composé de Golden Gate Transit, MUNI, Smatrans et VTA dont l'ensemble des services couvre une population d'environ 6,8 millions de personnes.
=> Infrastructures développées
Le programme HyRoad de AC Transit comporte une autre station réalisée par Linde, d'une capacité de distribution totale de 360 kg par jour. Installée à Oakland, elle utilise des gaz issus de déchetteries ou d'élevages animaliers pour alimenter des piles à combustibles (fonctionnant au méthane) capable de produire une puissance de 400 kW pour les bâtiments. L'énergie est également utilisée pour alimenter des électrolyseurs qui produisent jusqu'à 65 kg d'hydrogène par jour. [4]
Le programme HyRoad sensibilise également les utilisateurs et les jeunes par l'intermédiaire du Lawrence Hall of Science de l'université de Berkeley et par un site d'information en ligne (http://sepuplhs.org/high/hydrogen/). L'évaluation globale et le suivi du projet sont fait par le NREL (National Renewable Energy Laboratory).
Ce programme pionnier aux Etats-Unis permet de tester la faisabilité technologique et économique de ce mode de transport public propre grâce au soutien d'industriels développant des technologies et des subventions d'agences locales, californiennes et fédérales.
Participation du public et premières voitures à hydrogène dans la baie
Alors que la région de Los Angeles, et donc le sud de la Californie, était jusqu'à présent le terrain d'expérimentation des véhicules à hydrogène pour les Etats-Unis, une "pompe" accessible au public a été ajoutée à l'installation d'AC transit à Emeryville grâce à une bourse du California Air Ressource Board (CARB). Cette première station dans la Californie du Nord va permettre de créer un marché de test pour les véhicules à hydrogène dans la baie de San Francisco.
Lors de l'inauguration de la borne publique, à laquelle nous avons assisté, les constructeurs actifs dans la recherche sur les véhicules à pile à combustible (Nissan, Chevrolet, Toyota et Mercedes) avaient apporté leurs modèles pour des essais.
Mercedes était sur le devant de la scène avec l'annonce de la disponibilité de la classe B F-cell en location longue durée (ou leasing) dans la baie de San Francisco. Afin d'avoir un retour d'expérience et d'éviter tout désagrément pour les conducteurs, Mercedes propose un leasing de la voiture pour 850$/mois incluant voiture, maintenance, assurance et carburant (ce dernier étant disponible uniquement dans la station d'Emeryville). Par ailleurs comme le véhicule n'émet pas de gaz mais seulement de l'eau, il est éligible pour accéder aux voies de covoiturages même si le conducteur est seul dans la voiture, ce qui représente un gain de temps non-négligeable pour le conducteur. [5]
Mercedes Class B F-Cell à la sation publique d'Emeryville, CA. le 18/04/2012Crédits : MST
D'autres stations sont en projet pour augmenter les infrastructures. Oakland devrait voir la station d'AC transit étendue par une borne publique en 2013 [6]. L'aéroport de San Francisco cherche également à finaliser la recherche de fonds de 4,7M$ pour un complexe de recharge. [7]
Conclusion
Les véhicules à hydrogène n'ont pas encore atteint la même maturité et la viabilité que ceux utilisant des moteurs à combustion ou des batteries. Cependant dans une optique de réduction des émissions et d'indépendance énergétique ils présentent une opportunité qu'il est nécessaire d'explorer. L'approche groupée des opérateurs de transports publics de la baie permet d'éviter le déploiement d'infrastructures coûteuses tout en ayant un retour d'expérience important. L'ouverture à des particuliers permet également aux enthousiastes de l'hydrogène de passer à l'acte, et de sensibiliser le public à l'existence de cette technologie. Les constructeurs en profitent pour tester sur des utilisateurs réels leur technologie.
Cette initiative n'est pas unique, et l'ensemble des projets américains sont supervisés par le NREL dans un programme appelé "Hydrogen Fuell Cell Bus Evaluations". Chaque région ayant ses particularités climatiques et topologiques, les projets ont été répartis sur l'ensemble du territoire américain afin d'avoir des cas d'usage variés. Les projets Californiens restent les plus nombreux et les plus étalés dans le temps. [8]
ORIGINE : BE Etats-Unis numéro 287 (20/04/2012) - Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/69837.htm
- [1] 2030 : The revenge of the hydrogen car, Bulletins Electroniques,http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/69166.htm
- [2] Inhofe: It Is 'Arrogance Of People To Think That We ... Would Be Able To Change' What God Is Doing With The Climate, ThinkProgress,http://redirectix.bulletins-electroniques.com/lHIx9- [3] Crude Oil and Total Petroleum Imports Top 15 Countries, Department of Energy, http://redirectix.bulletins-electroniques.com/D27p1- [4] Energy stations, AC Transit, http://www.actransit.org/environment/the-hyroad/energy-stations/
- [5] Elegible Vehicle list, California Air Ressource Board,http://www.arb.ca.gov/msprog/carpool/carpool.htm- [6] San Francisco opens first public hydrogen station, the green car website,http://redirectix.bulletins-electroniques.com/WvoO5- [7] Hydrogen fueling station landing at SFO, SF examiner,http://redirectix.bulletins-electroniques.com/qE8Gd- [8] Hydrogen Fuel Cell Bus Evaluations, NREL,http://www.nrel.gov/hydrogen/proj_fc_bus_eval.html
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