Après Paris et Berlin, les 10 start-up de la saison 3 du Camping ont clôturé par Londres leur tournée de démo devant des investisseurs. Leur haut niveau technologique a fait mouche.
Sélection sévère oblige, les projets des entreprises numériques hébergées dans l’accélérateur de start-up parisien du Camping sont d’un très haut niveau, technique notamment. "Ce qui m’a frappé, c’est le niveau très high-tech de ces start-up. Celles d’ici sont plus low tech", reconnaît un investisseur londonien, présent lors du dernier Demo Day du Camping, au Google Campus de la capitale Britannique. Après Paris et Berlin, les 10 start-up de la Saison 3 du Camping, à la recherche d’investisseurs, y ont en effet clôturé leur tournée de présentation aux fonds d’investissements et business angels européens. Avec brio.
Pourtant, pas si facile de présenter en anglais, à des Anglais, des projets, pour certains très "franco-français ". Comme le service d’apprentissage de l’anglais à partir de séries télé américaines, ou le site de recherche de logement Home n’Go, pour l’instant limité à la France. Pas facile non plus d’expliquer, dans un des temples du numérique londonien, le Google Campus, comment est né le Camping.
Avec seulement 18 mois d’existence, il est né de l’idée saugrenue de donner une deuxième vie numérique à l’ancien temple de la finance parisienne, le Palais Brongniart. Mais les premiers chiffres parlent d’eux-mêmes. Pour les deux premières promotions du Camping (12 start-up accueillies pendant 6 mois pour faire mûrir leur projet), la moitié a réussi à lever des fonds à hauteur de 2,8 millions d’euros au total. Et encore n’avait-elle pas bénéficié de ce Demo Day Européen.
DÉPASSER LE HANDICAP FRANÇAIS
Il est trop tôt pour savoir si effectivement des investisseurs allemands ou anglais oseront miser sur une start-up française. "Nous avons une mauvaise image à l’étranger, à cause du coût du travail et des réglementations", reconnaît à mots couverts un des porteurs de projets. En revanche, le profil des porteurs de projet et leur ambition ont de quoi attirer les investisseurs étrangers.
Jugez plutôt. Jean-François Chianetta, PDG d’Augment, a développé, -chez lui, pendant 18 mois, en plus de son boulot d’alors-, un nouveau système de réalité augmentée permettant d’inclure en temps réel l’image d’un meuble, d’une affiche, dans une image live prise par un smartphome ou une tablette. Sa technologie, déjà téléchargée 100 000 fois, est commercialisée. Il cherche 1 million d’euros pour prendre la place de numéro 1.
DES ENTREPRENEURS DE TRÈS HAUT VOL
Pour Fleex, c’est le profil des dirigeants, deux ingénieurs (Ecole Centrale pour l’un, Polytechnique pour l’autre), ayant étudié à Stanford, qui fait mouche. Ils développent un service en ligne pour améliorer son anglais en regardant ses vidéos préférées, en diminuant progressivement la quantité de sous-titres, et en accédant à un glossaire. Demandez aux jeunes français comment ils apprennent l’anglais aujourd’hui…
Très pointue, l’application Webshell, promet, elle, aux développeurs de services Web d’accéder dans un seul univers à toutes les API (interface) des autres services web (Google map, Facebook, Twitter…).
Mais la plus ambitieuse techniquement est sûrement Veezio, qui promet d’indexer le contenu parlé des vidéos du web, pour enfin en retrouver les passages intéressants. Pour ce faire, ils mettent en œuvre des technologies de reconnaissance vocale et de transcription sophistiquées, en 35 langues. Au nombre de questions dans la salle, les investisseurs anglais ont bien compris le potentiel de la start-up.
Une semaine avant eux, les investisseurs allemands s’étaient eux aussi montrés très avides de réponses techniques, Alors que les Français étaient eux restés très réservés. Une stratégie pour ne pas dévoiler en publique leur intérêt ? Rendez-vous fin décembre, à l’heure des comptes des levés de fonds de la saison 3.
Source : L'Usine Nouvelle
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