Le fonds Ecomobilité Ventures créé par les trois groupes français annonce ce mercredi ses premières prises de participation dans la plateforme de location entre particuliers Zilok Auto, l'inventeur de la roue électrique Ez Wheel et le spécialiste de l'autopartage de véhicules décarbonés pour les entreprises Move About.
La SNCF avait montré la voie avec son premier fonds d'investissement dédié à la mobilité durable, Ecomobilité Partenaires, en 2008. «En échangeant avec d'autres acteurs de la mobilité aux préoccupations différentes, on s'est rendu compte de l'intérêt d'un regard croisé sur ces sujets», explique Bernard Emsellem. Le directeur général délégué Ecomobilité de la SNCF est président du fonds Ecomobilités Venture, créé au printemps de cette année aux côtés de Total et Orange. Fabienne Herlaut, qui avait monté Ecomobilité Partenaires, en est la directrice générale.
Ecomobilités Ventures, doté de 25 millions d'euros, a vocation à prendre des prises de participation minoritaires de 1 à 4 millions d'euros dans des start-ups européennes des services de transport, des technologies de l'information innovantes, des véhicules connectés et produits de mobilité et des infrastructures intelligentes, qui constituent les différentes briques de l'écomobilité.
L'importance d'un regard croisé sur un sujet en évolution rapide
Bernard Emsellem se réjouit que «trois grandes entreprises françaises aux spécificités différentes soient prêtes à travailler ensemble sur ce sujet, et que le rôle essentiel du transport public soit reconnu». Sur un sujet en mutation constante et dans lequel nul ne sait quelles formes vont se développer en priorité et quels acteurs en sortiront gagnants, multiplier les partenariats est certainement un bon moyen de rester dans la course. D'ailleurs, la SNCF teste régulièrement des offres ponctuelles, montées en collaboration avec d'autres acteurs comme la location de scooters électriques Peugeot en Gare Montparnasse. Ces expériences permettent d'identifier les contraintes réelles et les éventuels blocages.
Trois entreprises choisies parmi des centaines de dossiers
Mais avec Ecomobilité Ventures, c'est la construction du modèle économique qui intéresse les partenaires. La plateforme collaborative Zilok, depuis peu ouverte à l'automobile, le norvégien Move About qui propose aux entreprises et collectivités locales un service d'autopartage de véhicules propres et l'inventeur de la première roue électrique intégrée Ez Wheel pour engins de manutention, implanté à Angoulême, sont les trois premières prises de participation dévoilées ce mercredi. Au total, un investissement de cinq millions d'euros, pour une durée de cinq ans au moins.
«Parmi des centaines de dossiers, qui reflètent bien le foisonnement de l'innovation en matière d'écomobilité», précise Bernard Emesellem, ces trois entreprises sont passées avec succès sous les fourches Caudines du Comité d'investissement puis du Conseil de stratégie. Certes, cela permet aux investisseurs de suivre de très près les initiatives les plus intéressantes du moment et leur intérêt n'est donc pas strictement financier. «Mais c'est une dimension impérative, et c'est pourquoi nous soumettons les projets à une analyse économique et financière sans concession», affirme Bernard Emsellem.
Ziloc, qui s'est d'abord développé sur la location entre particuliers d'objets plus anodins que les voitures (comme les perceuses et autres outils) a pour lui d'avoir déjà développé sa technologie et son image, et connaît une forte progression de son activité auto lancée en juillet dernier; en augmentant la performance de leurs engins dans le secteur médical, l'industrie ou la mobilité, Ez Wheel permet à ses clients de réaliser d'importants gains de productivité tout en améliorant les conditions de travail des employés; le norvégien Move About, présente dans toute la Scandinavie et désormais aussi en Allemagne, recourt aux outils les plus performants pour simplifier à l'extrême le service qu'il propose aux entreprises.
Le renoncement de PSA
Au-delà des dossiers choisis, l'examen de tous les candidats permet en tous cas aux partenaires du fonds de conserver une bonne visibilité sur ce qui se trame dans le secteur protéiforme et bouillonnant de la mobilité durable.
De ce point de vue, le renoncement de PSA, à l'origine également embarqué dans cette initiative, mais désireux de ne pas disperser ses investissements dans la période difficile qu'il traverse n'est peut-être pas très judicieux. Réfléchir à ce que sera demain la mobilité semble bien le moins pour les constructeurs automobiles...
Source : La Tribune
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