L'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME) a lancé, il y a quelques jours, quatre Appels à Manifestations d'Intérêt (AMI) concernant : 1) Le déploiement des infrastructures de recharge pour les véhicules électriques et hybrides rechargeables 2) La chimie du végétal 3) L'Hydrogène et les piles à combustible 4) Le stockage de l'énergie.
Je voudrais, aujourd'hui, centrer mon propos sur l'Hydrogène, tout en abordant rapidement le quatrième « AMI » pour évoquer le stockage dudit hydrogène.
Cet Appel à Manifestations d'Intérêt concernant l'hydrogène est particulièrement important car il montrerait que les Pouvoirs Publics de notre Pays prennent enfin conscience de l'importance capitale de ce vecteur d'énergie pour l'avenir de notre Pays.
Comme cela avait déjà été le cas en France, il y a une dizaine d'années, avec la fibre optique (notre opérateur national France Télécom voulait amortir son réseau cuivré en faisant la promotion de l'ADSL…), le même scénario commençait à se répéter avec l'hydrogène (EDF veut amortir ses lourds investissements dans le Nucléaire avant que nous abordions un monde nouveau : celui de l'Hydrogène…)
M'étant entretenu à plusieurs reprises, ces temps derniers, avec des chefs d'entreprises innovantes ayant investi dans l'hydrogène et les piles à combustible, ils sont unanimes à souligner tout le retard pris par notre Pays dans ce domaine vital. La réglementation française dans ces domaines est beaucoup plus restrictive que celle de nos concurrents (Japon, Corée, Allemagne, Pays scandinaves, USA) et surtout les incitations fiscales pour développer ces secteurs stratégiques (au niveau des PME et des particuliers) sont souvent ridicules par rapport aux autres pays.
Tout pouvait laisser à penser que nous n'allions pas réagir face à la volonté des principaux pétroliers et gaziers du monde de fabriquer de l'hydrogène, en prenant ce H² dans le pétrole ou dans le gaz. Le carbone qui resterait formerait alors des masses de CO2 en s'associant à l'oxygène de l'air.
Cette solution ne ferait qu'alourdir le bilan carbone de notre planète. Aussi, j'espère que de nombreux chercheurs et de nombreux chefs d'entreprises innovantes vont s'associer pour répondre à cet Appel à Manifestations d'Intérêt. Ils sauront démontrer, j'en suis convaincu, que les énergies alternatives (éolien, hydrolien, photovoltaïque, biomasse, etc…) peuvent être des moyens essentiels pour produire de l'hydrogène, en séparant par hydrolyse le H² du O de l'eau.
De plus, il faut arrêter de nous dire et de répéter sans cesse que l'hydrogène est dangereux. Je connais une petite start-up française (Mc Phy Energy) qui sait stocker l'hydrogène sous forme de fines galettes d'hydrures de magnésium solides.
Jusqu'ici, l'hydrogène était stocké sous forme gazeuse (comprimée) ou liquide. Maintenant, il est possible de stocker l'hydrogène sous forme solide. Cette nouvelle approche est beaucoup plus sûre et moins coûteuse que les technologies actuelles de stockage de l'hydrogène. Les petites galettes déjà produites par Mc Phy Energy sont capables (et nous ne sommes qu'au début !) d'emmagasiner chacune 0,5 m3 de gaz d'hydrogène.
Nous sommes, avec l'énergie, devant la même problématique que celle qu'à dû affronter l'informatique au début des années 1970. A cette époque, l'essentiel des acteurs pensait que l'avenir se trouvait dans des machines de plus en plus grosses (les mainframes) reliées par des structures pyramidales à leurs utilisateurs.
Et puis patatras… Le PC et Internet sont arrivés. La puissance informatique se trouve maintenant dans les réseaux et des outils de plus en plus nomades et de plus en plus petits qui sont des serveurs bien plus puissants que les ordinateurs ayant permis à l'Homme d'atterrir sur la Lune à la fin des années 1960.
Tout laisse à penser que l'évolution de la distribution de l'énergie va suivre une voie relativement semblable.
Les producteurs d'énergie vont devenir de plus en plus petits pour arriver, en final, au niveau de l'individu. Ils ont déjà commencé avec le photovoltaïque, mais la réglementation actuelle oblige ces producteurs d'électricité photovoltaïque à revendre leur électricité à EDF. Ils ne sont en vérité que de modestes sous traitants de notre opérateur national avec très peu de marge de manœuvre.
Imaginez que demain, avec les nouvelles éoliennes individuelles qui vont arriver, avec les nouveaux capteurs solaires, qui sont actuellement développés, qu'un particulier puisse fabriquer et stocker l'hydrogène sous forme non dangereuse. Il suffira alors que la galette d'hydrogène, ainsi produite automatiquement, auto alimente, au moment désiré, une pile à combustible. Le particulier ainsi équipé disposera, au moment où il le voudra, de toute l'électricité dont il aura besoin pour s'éclairer, pour se chauffer, pour faire tourner tous les matériels fonctionnant à l'électricité.
Imaginez, de plus, qu'avec l'hydrogène, que ce particulier aura produit lui-même, il alimente sa voiture (les voitures à hydrogène vont être commercialisées avant 10 ans)… La démonstration sera alors complète : ce particulier ne fera plus appel à un seul gramme de pétrole et n'émettra plus un seul cm3 de CO².
C'est un défi vital qui, ainsi, serait relevé.
Puisse ces Appels à manifestations d'Intérêt faire se lever et s'associer les meilleurs innovants de notre Pays. Ils doivent rendre leur réponse à l'ADEME avant le 27 Août 2011…
Cet Appel à Manifestations d'Intérêt concernant l'hydrogène est particulièrement important car il montrerait que les Pouvoirs Publics de notre Pays prennent enfin conscience de l'importance capitale de ce vecteur d'énergie pour l'avenir de notre Pays.
Comme cela avait déjà été le cas en France, il y a une dizaine d'années, avec la fibre optique (notre opérateur national France Télécom voulait amortir son réseau cuivré en faisant la promotion de l'ADSL…), le même scénario commençait à se répéter avec l'hydrogène (EDF veut amortir ses lourds investissements dans le Nucléaire avant que nous abordions un monde nouveau : celui de l'Hydrogène…)
M'étant entretenu à plusieurs reprises, ces temps derniers, avec des chefs d'entreprises innovantes ayant investi dans l'hydrogène et les piles à combustible, ils sont unanimes à souligner tout le retard pris par notre Pays dans ce domaine vital. La réglementation française dans ces domaines est beaucoup plus restrictive que celle de nos concurrents (Japon, Corée, Allemagne, Pays scandinaves, USA) et surtout les incitations fiscales pour développer ces secteurs stratégiques (au niveau des PME et des particuliers) sont souvent ridicules par rapport aux autres pays.
Tout pouvait laisser à penser que nous n'allions pas réagir face à la volonté des principaux pétroliers et gaziers du monde de fabriquer de l'hydrogène, en prenant ce H² dans le pétrole ou dans le gaz. Le carbone qui resterait formerait alors des masses de CO2 en s'associant à l'oxygène de l'air.
Cette solution ne ferait qu'alourdir le bilan carbone de notre planète. Aussi, j'espère que de nombreux chercheurs et de nombreux chefs d'entreprises innovantes vont s'associer pour répondre à cet Appel à Manifestations d'Intérêt. Ils sauront démontrer, j'en suis convaincu, que les énergies alternatives (éolien, hydrolien, photovoltaïque, biomasse, etc…) peuvent être des moyens essentiels pour produire de l'hydrogène, en séparant par hydrolyse le H² du O de l'eau.
De plus, il faut arrêter de nous dire et de répéter sans cesse que l'hydrogène est dangereux. Je connais une petite start-up française (Mc Phy Energy) qui sait stocker l'hydrogène sous forme de fines galettes d'hydrures de magnésium solides.
Jusqu'ici, l'hydrogène était stocké sous forme gazeuse (comprimée) ou liquide. Maintenant, il est possible de stocker l'hydrogène sous forme solide. Cette nouvelle approche est beaucoup plus sûre et moins coûteuse que les technologies actuelles de stockage de l'hydrogène. Les petites galettes déjà produites par Mc Phy Energy sont capables (et nous ne sommes qu'au début !) d'emmagasiner chacune 0,5 m3 de gaz d'hydrogène.
Nous sommes, avec l'énergie, devant la même problématique que celle qu'à dû affronter l'informatique au début des années 1970. A cette époque, l'essentiel des acteurs pensait que l'avenir se trouvait dans des machines de plus en plus grosses (les mainframes) reliées par des structures pyramidales à leurs utilisateurs.
Et puis patatras… Le PC et Internet sont arrivés. La puissance informatique se trouve maintenant dans les réseaux et des outils de plus en plus nomades et de plus en plus petits qui sont des serveurs bien plus puissants que les ordinateurs ayant permis à l'Homme d'atterrir sur la Lune à la fin des années 1960.
Tout laisse à penser que l'évolution de la distribution de l'énergie va suivre une voie relativement semblable.
Les producteurs d'énergie vont devenir de plus en plus petits pour arriver, en final, au niveau de l'individu. Ils ont déjà commencé avec le photovoltaïque, mais la réglementation actuelle oblige ces producteurs d'électricité photovoltaïque à revendre leur électricité à EDF. Ils ne sont en vérité que de modestes sous traitants de notre opérateur national avec très peu de marge de manœuvre.
Imaginez que demain, avec les nouvelles éoliennes individuelles qui vont arriver, avec les nouveaux capteurs solaires, qui sont actuellement développés, qu'un particulier puisse fabriquer et stocker l'hydrogène sous forme non dangereuse. Il suffira alors que la galette d'hydrogène, ainsi produite automatiquement, auto alimente, au moment désiré, une pile à combustible. Le particulier ainsi équipé disposera, au moment où il le voudra, de toute l'électricité dont il aura besoin pour s'éclairer, pour se chauffer, pour faire tourner tous les matériels fonctionnant à l'électricité.
Imaginez, de plus, qu'avec l'hydrogène, que ce particulier aura produit lui-même, il alimente sa voiture (les voitures à hydrogène vont être commercialisées avant 10 ans)… La démonstration sera alors complète : ce particulier ne fera plus appel à un seul gramme de pétrole et n'émettra plus un seul cm3 de CO².
C'est un défi vital qui, ainsi, serait relevé.
Puisse ces Appels à manifestations d'Intérêt faire se lever et s'associer les meilleurs innovants de notre Pays. Ils doivent rendre leur réponse à l'ADEME avant le 27 Août 2011…
Source: Enerzine
Auteur : René TREGOUET, Sénateur Honoraire, Président de "ALTIVIS" s.a.s., Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat et Rédacteur en Chef des Lettres
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