« Le plus grand gisement d’économies d’énergie en France se trouve dans les bâtiments existants. Le sujet doit devenir une préoccupation majeure ». Joignant le geste à la parole, Jean-Daniel Napar, Président du syndicat ACR [1], présentait ce matin un référentiel des actions d’efficacité énergétique à mener dans le cadre de la rénovation de bâtiments. Une classification développée conjointement avec la FFIE[2] et le Gimélec [3]. « C’est la contribution de la profession aux problématiques de la gestion active du bâtiment explique Jean-Marc Molina, Délégué Général Adjoint du Gimélec. Nous voulons positionner nos entreprises sur la rénovation énergétique ». Un marché qui s’annonce conséquent. Près de 43% de la consommation d’énergie en France est liée aux bâtiments et le taux de renouvellement du parc immobilier peine à dépasser 1% par an.
Un référentiel, trois niveaux d’action
Outil d’aide à la prescription et à la décision, le nouveau référentiel classe les actions d’efficacité énergétique dans les bâtiments en trois étapes, de EE1 à EE3. Premier de la classe, l’EE1 rassemble les actions de comptage, d’analyse et de mesure à l’intérieur des bâtiments. Le point de départ de toute bonne rénovation. « Tout commence par la mesure prévient Jean-Marc Molina. On est dans l’action rapide. C’est la phase où les temps d’amortissements sont les plus courts et les gains énergétiques les plus importants. ». Un sujet si crucial que le représentant de Gimélec prédit l’émergence d’une nouvelle profession dans l’univers du bâtiment : l’energy manager. Un salarié chargé d’interpréter les tableaux de bord énergétiques et transformer leurs résultats en actions concrètes.
De la mesure à l’action
L’action, c’est justement l’enjeu de l’EE2. Seconde étape du nouveau référentiel, l’EE2 regroupe toutes les solutions de gestion automatique des systèmes : éclairage, chauffage ou encore ventilation. Elle précède ainsi l’EE3, qui consiste à équiper le bâtiment d’équipements éco-efficients (fenêtres…) et de veiller à améliorer son enveloppe (isolation…). Cet ultime stade intègre également la production d’énergies renouvelables sur l’édifice (petites éoliennes, toitures solaires…). Voilà pour la méthode « pas à pas ». Reste désormais à diffuser ce référentiel au plus grand nombre. A commencer par les adhérents de l’ACR, de la FFIE et du Gimélec « Nous souhaitons que cet outil devienne un standard d’aide à la décision explique Jean-Marc Molina. Il pourrait ainsi préfigurer une future réglementation » Sérieux handicap, la classification ne peut pas compter, pour l’instant, sur le soutien de la très influente Fédération Française du Bâtiment. « Ca viendra. Ca fait partie de la révolution à mener » promet Jean-Marc Molina. Une révolution de velours donc.
[1] ACR : Syndicat des Automatismes du génie Climatique et de la Régulation pour l’efficacité énergétique des bâtiments
[2] FFIE : Fédération Française des entreprises de génie électrique et énergétique
[3] Gimélec : Groupement des industries de l’équipement électrique, du contrôle-commande et des services associés
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