Comme matériau accumulateur de chaleur, ils utilisent du chlorure de talc naturel, dont on trouve des gisements en Carélie et en Finlande. Ce minéral est également appelé pierre ollaire ("pierre de vase") ou stéatite. Il possède une capacité de stockage thermique élevée (2,5 fois supérieure à celle des briques servant pour les poêles). Autrefois, le chlorure de talc, une pierre facilement taillable, servait à réaliser non seulement des poêles pour se chauffer, mais aussi des vases et même des poêles à frire. Le chlorure de talc s'est formé par carbonisation (absorption du gaz carbonique) à partir de roches volcaniques, ce qui lui confère ces qualités tout à fait inhabituelles.
Les chercheurs de Petrozavodsk tentent actuellement d'associer des accumulateurs de chaleur au chlorure de talc à des éoliennes. L'énergie du vent n'est en effet pas utilisée de manière optimale, car il ne souffle pas en permanence. Lorsque l'éolienne tourne à grande vitesse, mais que la consommation est faible, il faut envoyer l'énergie produite dans une résistance ballast, ce qui fait que de l'énergie thermique se dissipe inutilement dans l'atmosphère. Si cette énergie pouvait être dirigée vers du chlorure de talc, le rendement des éoliennes pourrait augmenter de 40%.
Un problème analogue se pose avec les centrales nucléaires. La nuit, la consommation industrielle et domestique d'électricité baisse. Or, il n'est pas facile de diminuer la production des centrales nucléaires. Une des solutions consiste à construire des sortes d'anti-centrales hydrauliques - la nuit, à l'aide de pompes alimentées par le courant de la centrale, on fait remonter de l'eau dans un réservoir situé plus haut afin que le jour, l'eau, en tombant, puisse fournir de l'énergie hydraulique. Mais de tels réservoirs occupent une énorme superficie, alors que les accumulateurs thermiques sont des plus compacts.
Les travaux des chercheurs de Carélie sont soutenus par l'Agence russe de l'énergie nucléaire, Rosatom, ce qui en dit long sur les perspectives qui s'ouvrent devant eux. L'énergie de demain pourrait fort bien être partiellement stockée dans des "réservoirs" de chlorure de talc.
Source : ADIT
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