La gestion intelligente de l’énergie permet d’aplanir les pics de consommation par des coupures dans les grands foyers de consommation du réseau et non pas seulement chez les grands consommateurs. Ces techniques sont certes employées de longue date en France, avec les tarifs EJP, Tempo... mais des entreprises telles qu'EnerNOC, Comverge ou encore CPower aux Etats-Unis sont allées beaucoup plus loin en touchant des consommateurs de toute taille (jouant sur l'effet de masse) et par l'utilisation de leviers innovants rendus possibles par les TIC, les smartsgrids et les usages verts, préservant en quasi transparence, le confort (chauffage...) et la sécurité (chaîne de froid...). Par exemple : réduction de l’éclairage dans des centres commerciaux, coupure de la résistance d'un sèche linge, augmentation provisoire de la température de l'air conditionné...
Si le récent épisode Voltalis en France montre à quelle point il est compliqué de s'intégrer à la chaîne de valeur énergétique française (incertitudes sur les décisions réglementaires, omniprésence d'EDF malgré son démembrement, spécificité du mixe énergétique, régulation des tarifs...), on ne voit pas avec les objectifs fixés de réduction des émissions de CO2 et les tensions prévisibles sur le réseau de transport comment nous pourrions échapper à la généralisation de la gestion de la demande (Demand Response). Certes la France recourt beaucoup moins que nombre de pays européens à l'énergie de pointe dont le coût prohibitif permet théoriquement des montages rentables. Mais les problématiques de gestion du réseau justifient d'ores et déjà de tels mécanisme (ex. EcoWatt du RTE qui tente tant bien que mal à influer sur les pics de consommation de l'ouest de la France).
Il s'agit d'un profond changement de paradigme, surtout en France : l'offre d'énergie (production, transport) ne cherchera plus seulement à couvrir, avec de confortables marges, 100% des pointes de demande, que ce soit en production ou transport, mais cherchera à certains moments à plier la demande aux contraintes de l'offre et aux objectifs d'émissions de CO2 dans le cadre d'un modèle gagnant gagnant à trouver.
Ce sont les acteurs qui occuperont la place les premiers qui influeront sur le législateur et donc les règles du marché qui se dessine, et pas seulement les acteurs traditionnels qu'ils soient fournisseurs ou GRT, mais aussi des nouveaux acteurs avec des offres innovantes en Home Automation ou en agrégation. Après le camouflet infligé à Voltalis, on voit bien que le législateur cherche à trouver une porte de sortie honorable, peut être par la rémunération de ses activités par le RTE en tant que gestionnaire de réseau.
A ce titre, les acteurs Telecom ont certainement intérêt à se positionner ...
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