lundi 3 mai 2010

Eduquer et impliquer les consommateurs dans le Smart Grid, un besoin devenu nécessité

http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/63195.htm

Siemens s'apprête à partir sur les routes équipé d'un hémisphère terrestre de 300m2. Le but est de faire connaître aux amateurs comme aux professionnels les avantages du Smart Grid. A l'intérieur de la structure, le public assistera à une explication détaillée étape par étape de l'ensemble des processus de production et de distribution de l'électricité ainsi que des applications liées au Smart Grid. Grâce à ce dôme, la compagnie n'espère pas toucher seulement les consommateurs finaux mais s'adresse également aux responsables politiques, aux régulateurs ainsi qu'aux producteurs électriques. Le dôme permet en effet du point de vue des professionnels de comprendre les attentes des consommateurs vis-à-vis du Smart Grid et du point de vue de ces derniers de comprendre en quoi ils peuvent contribuer aux projets d'efficacité énergétique engagés par les producteurs.Cette initiative s'inscrit dans une prise de conscience émergente, à savoir le besoin pressant d'informer les consommateurs sur ce qu'est le Smart Grid.

Ceci fait notamment suite au lancement par Control4 et GE le mois dernier de la Smart Grid Consumer Coalition (SGCC) [1] dont le but est de fournir recherche et enseignement pour intégrer les consommateurs dans le Smart Grid. Richard Walker, Président de Control4 Energy Systems, un des membres fondateurs de la coalition explique que "c'est très choquant de voir à quel point l'éducation des consommateurs sur les technologies liées aux compteurs intelligents a été tant négligée. La plupart des consommateurs ne comprennent même pas pourquoi ils devraient prêter attention à tout ceci". L'organisation prévoit de lancer d'ici peu des travaux de recherche sur le comportement des gens. Elle dispose également de quelques données prouvant le bien fondé de leur initiative. GE a conduit récemment une étude [2] en Australie et aux USA dont la conclusion a été que  des consommateurs ne sont pas familiers avec le terme Smart Grid. Cependant, parmi les 11% qui connaissaient bien le sujet, presque la totalité était favorable à cette technologie. Parmi les autres membres de la coalition il est bon de citer Future of Privacy Forum, IBM, Control4, Silver Spring Networks, GE, NREL ainsi que plusieurs producteurs d'électricité."

Le déploiement des technologies et des modèles du Smart Grid versus le comportement des consommateurs

Si l'implication des consommateurs dans le Smart Grid est essentielle pour le déploiement à grand échelle du Smart Grid, elle a également un rôle important dans le choix puis la mise en place des technologies et des infrastructures qui seront utilisées sur le futur réseau électrique. Si l'on considère par exemple le déploiement des compteurs intelligents, les deux grandes applications du point de vue des utilisateurs finaux sont d'une part la gestion de leur consommation en fonction des appareils et d'autre part en fonction d'une grille tarifaire fluctuante au cours de la journée. Cependant cette dernière est très coûteuse à mettre en application et les producteurs d'électricité peinent à dégager les fonds nécessaires. Sans un appui significatif et une volonté forte des consommateurs pour développer ces fonctionnalités, le déploiement de ces technologies devrait être lent. De plus, l'intérêt des consommateurs sur la variation des prix n'est peut être pas le plus significatif. Selon GroundedPower [3] alors que le prix est un motivateur important, ce n'est qu'un des nombreux facteurs qui encouragent les consommateurs à économiser de l'énergie. On peut par exemple citer comme autres motivations l'amélioration de l'environnement, la compétition, la coopération, la comparaison avec leurs pairs (Opower), la reconnaissance et les récompenses. Par exemple la compagnie avance les résultats obtenus par le projet pilot Cape Cod Mass qui montraient une réduction de 10% de l'énergie consommée sans que les utilisateurs n'aient eu accès à un moniteur de contrôle ou à une grille tarifaire ou encore à un contrôle des recharges des appareils. Dr Paul Cole, président et fondateur de GroundedPower va même plus loin : "En fait se concentrer uniquement sur les dollars peut mener à une résistance du consommateur plutôt qu'un intérêt et une coopération". De même, dans un communiqué Jon Wellinghoff, Président de la FERC (autorité de régulation de l'électricité) a estimé qu'une réduction nationale de 20% des pics de demande permettrait de réduire d'environ 1.2 milliards de tonnes les émissions de carbone par an. Pour parvenir à de telles économies d'énergie, beaucoup d'acteurs du Smart Grid privilégient le modèle du Demand Response permettant de créer de la capacité virtuelle lors des périodes de grande demande en électricité. On peut par exemple citer le projet Proxy DR[4] en Californie qui a été lancé au courant du mois d'avril pour inciter les particuliers ainsi que les industriels à utiliser le Demand Response. Cependant un tel modèle dépend d'une implication active à grande échelle des utilisateurs finaux.Au niveau de l'intégration des énergies renouvelables sur le réseau intelligent, les consommateurs ont encore une fois leur mot à dire. Le gouverneur Schwarzenegger a notamment déclaré vouloir doter la Californie d'un million de toitures solaires d'ici 2018 [5]. Ceci implique une participation active de la population pour se doter de panneaux solaires qui ne pourra se faire sans des efforts importants de communication autour du programme.

De nombreux programmes de recherche

Conscient de l'importance d'impliquer les consommateurs dans le Smart Grid, de nombreuses universités ont créé des programmes de recherches en lien avec le comportement des consommateurs face aux problématiques d'énergie. Au sein de ces universités on peut citer en Californie les études réalisées au Precourt Energy Efficiency Center (PEEC) [6] à Stanford ou encore au California Institute for Energy and Environment (CIEE) [7] de UC Berkeley. Des équipes ont par exemple porté leurs recherches sur la manière d'éduquer les adolescents vis-à-vis de leurs consommation d'énergie ainsi que sur la création de plateformes de jeux comme moyen ludique d'apprentissage. L'UC Davis n'est pas en reste et organise chaque année en coopération avec ces laboratoires une conférence intitulée "Behavior, Energy and Climate Change Conference (BECC)" [8] abordant ces problématiques.

ORIGINE : BE Etats-Unis numéro 205 (30/04/2010) - Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/63195.htm

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