D’après une adaptation de l’article de Jeremie Allaire fondateur de Britghcove, plateforme de vidéo en ligne.
La web vidéo n’est qu’à ces débuts et 2011 promet d’être une nouvelle année de changements de la vidéo en ligne. La scène est prête pour accueillir de plus en plus de télés connectées et de vidéos à visionner directement en streaming sur les sites web. Voici donc les plus fortes tendances qui marquerons de manière significative l’usage de la vidéo en ligne aussi bien pour les internautes que pour les annonceurs.
1. La guerre des plateformes de télés connectées :
L’année qui vient de s‘écouler a connu une réelle guerre entre les plateformes web émergentes sur la toile, celle qui arrive verra cette bataille s’étendre également au marché des plateformes de la Connected TV. On devrait s’attendre à ce que les batailles sur ce terrain soient très semblables à celles connues sur le marché des Smartphones ces dernières années mais avec quelques acteurs en plus. Google vs Apple vs les grandes marques de téléviseurs. En fait ces plateformes, seront basées sur une structure similaire à celle des Smartphones, avec une offre d’applis et un modèle permettant la création commune de contenu.
Apple mettra en place une offre d’Apple TV display basée sur iOS et ouvrira cette Apple TV à de nouvelles applications par le biais de Netflix. Les développeurs auront un modèle de base commun pour créer des applis sur mobile, tablettes et TV ainsi que de nouvelles API pour les applis mobiles et tablettes permettant d’interagir avec ces nouvelles applications télé. Cette plateforme supportera du HTML5 avec des standards de design spécifiques à la Web TV.
Google qui a déjà lancé un tel produit va se développer sur ce secteur en créant des modèles qui intègrent également les applis Android sur tous les appareils.
De plus les fabricants de téléviseurs (ex. Samsung et LG), s’adapterons aussi aux SDK des applis TV, aux App Stores et aux standards de Web TV basés sur du HTML5, dans le but de maintenir leur position sur le marché et garder leur place dans le salon du consommateur en empêchant Apple et Google de s’accaparer l’expérience de l’utilisateur et la distribution d’applications.
Il faudrait alors s’attendre que d’ici la fin de l’année, grâce aux développeurs s’intéressant à la création d’applis TV et à l’expérience de web TV, l’offre de produits puisse se compter en dizaine de millions faisant ainsi de la plateforme une cible en plus attractive.
2. Les abonnements à la TV OTT vont émerger mais sans grand succès
L’idée longtemps mise en avant de la distribution des télés OTT (Over-The-Top) – via des services comme Google TV, Apple TV ou Boxee – qui coupera enfin le cordon entre les clients et leur fournisseurs de télé câblée, fera enfin son apparition en 2011 mais décevra largement ses utilisateurs.
Bien que les abonnements aux libraires de vidéo à la demande via des services comme Netflix, Xbox Live Marketplace et Amazon VoD offrent aux utilisateurs d’excellentes expériences et des librairies riches en contenu, elles n’offrent pas encore une alternative complète à l’abonnement au câble.
En 2011 on verra apparaître la première vague d’offres d’abonnements pour la TV sur internet. Attendez vous à voir Netflix faire payer pour les séries les plus regardées et les plus récentes, et Apple offrir un abonnement bas prix (à $25/mois) pour une collection de programmes à succès. Mais la plupart des productions et des studios n’y participeront pas de manière significative, les clients verront alors cette offre comme incomplète. Il est à noter également que l’absence de programmes sportifs sur de telles offres contribuera à maintenir les abonnements classiques sur le câble.
Parallèlement, nos classiques distributeurs de câble se mettront à offrir un contenu de plus en plus riche sur internet.
Il faudra attendre 2012, quand le taux de pénétration en Connected TV sera assez élevé, pour que les fournisseurs de télé en ligne soient enfin prêts à payer assez cher pour avoir les meilleurs programmes disponibles sur leurs offres.
3. Facebook et Twitter représenterons une plus large source de trafic vidéo que Google
Dans une récente étude publiée par Brighcove et TubeMogul, on a constaté que la source de trafic vidéo qui connaît la plus forte croissance sont les plateformes sociales Facebook et Twitter. Cette croissance s’accélère et le rôle de ces plateformes qui est de découvrir et visionner du contenu devrait atteindre un niveau aussi important que celui fournit par la recherche Google.
De plus en plus, les éditeurs de vidéos en ligne agiront sur Facebook comme sur une plateforme de publication aussi importante que leurs propres domaines web. Facebook accueillera et favorisera l’utilisation de son site comme un média de distribution finale, offrant ainsi une multitude d’outils à cet effet et un modèle économique qui ne requière pas un partage des revenus publicitaires générés par le nombre d’affichage sur son site. Cela sera particulièrement attractif et on verra de plus en plus d’applications type VOD qui seront lancées de manière concurrente sur Facebook et les sites classiques de publication vidéo.
4. La généralisation de la vidéo en ligne aux entreprises
Bien que ce soit dans le parfait cliché, nous verrons cette tendance s’accélérer. En 2011 si vous êtes une organisation, une institution professionnelle ou un entreprise quelle qu’en soit la taille, vous allez avoir une stratégie de vidéo en ligne. La vidéo est entrain de devenir une part importante des moyens de communication, de marketing, d’éducation et d’information en ligne, au point que tout site professionnel se munira d’une vidéo en ligne.
Au début cela ressemblera plus à l’ère de la brochure en ligne de la première génération Internet, avec un contenu pauvre en conception et en exécution. Par la suite une nouvelle ère de la production de web vidéo émergera un peu comme l’industrie du web développement a émergé dans le milieu des années 90, et les professionnels chercheront à s’améliorer pour atteindre leurs objectifs en utilisant la vidéo.
5. La guerre des standards sera à son comble
La récente déclaration de Google concernant leur acquisition de Widevine a ajouté de l’huile sur le feu à ce qui était déjà une importante guerre de plateformes sur comment la vidéo est conçue, sécurisée et lue aussi bien sur les ordinateurs que sur tous les autres appareils, hors PCs, en forte croissance.
Plusieurs solutions apparaissent pour chiffrer/sécuriser et par la suite déployer la vidéo sous un format haute qualité et de manière fiable sur toutes les plateformes et appareils. Apple offre Apple HTTP Streaming qui assure la sécurisation de la vidéo et une lecture adaptative en HTML5 et sous applis iOS, mais cette lecture reste propre aux dispositifs d’Apple et ses logiciels.
Adobe offre également son propre service DRM et ses standards de streaming HTTP, une offre qui est conçue pour fonctionner uniquement sur des plateformes supportant l’exécution de Flash.
Et enfin Google s’y rajoute aussi avec la technologie Widevine, qui fournit une autre méthode de chiffrage et de sécurisation de fichiers vidéo compatible avec n’importe quel système d’exploitation utilisant bitrate http en streaming.
Nous devrions nous attendre à ce que Google, comme avec les codecs vidéo On2 qui ont été open-sourcés comme norme vidéo WebM, mette en open-source et en distribution libre la technologie Widevine comme une partie standard de l’infrastructure sur Chrome, Chrome OS et les navigateurs d’Androïd et systèmes d’exploitation.
Tout ceci contribuera à enrichir la web vidéo sur des plateformes et des appareils de plus en plus diversifiés, et nous rapprochera davantage du jour où nous ne serons plus vraiment capable de dire quelle est la différence entre web et télé.
Source: Techcrunch
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