mercredi 18 novembre 2009

Le compteur intelligent, clef de la gestion de l'électricité en Afrique du sud ?

Itron développe des solutions d'optimisation de la consommation. L'une embarque des fonctions de communication aux compteurs prépayés pour vérifier à distance que le système n'est pas piraté.


Ampoule

"L'Afrique du sud n'a plus assez de capacité de génération d'électricité", explique à L'Atelier Christophe Viarnaud, directeur général d'Itronpour la région Afrique du sud et de l'est. Pour permettre au pays de poursuivre sa croissance sans rencontrer de coupures, il est du coup important de mieux gérer les flux existants. Dans ce but, l'entreprise franco-américaine, qui développe des systèmes de "smart metering", propose deux solutions : la première intègre aux compteurs prépayés majoritairement utilisés des fonctions de communication basiques. Pour rappel, ces compteurs se rechargent en unités achetées à des distributeurs dans des échoppes. Il suffit ensuite d'entrer un code qui correspond au crédit. "Le problème, c'est qu'il est facile de frauder ces machines, puisque jusqu'à présent il n'est pas possible d'avoir à distance un retour sur leur fonctionnement".

20 % de fraudes

Ainsi améliorées, les machines, connectées à une plate-forme dédiée par GPRS, créeront une alerte s'il y a un problème de fonctionnement ou si elles ont été piratées. Le problème n'est pas neutre dans ce pays africain. Sur six millions de résidences connectées, 20 % ne paieraient pas leur électricité. "Les compteurs sur lesquels nous travaillons permettront une meilleure gestion de la fraude, et donc un meilleur contrôle des unités d'électricité à fournir". L'autre grand volet, c'est la mise en place de compteurs intelligents capables de fournir des informations plus détaillées aux individus sur leur consommation et de mieux gérer les flux dans les foyers à plus hauts revenus. 800 000 personnes sont concernées en Afrique du sud. Concrètement, les compteurs intelligents font partie d'un réseau connecté à un "smart grid". Ils permettent à l'électricien d'avoir un retour régulier sur le point de comptage. Et donc d'ajuster les flux en fonction des besoins réels.

Optimiser la distribution en cas de pics de consommation

En cas de forte demande, pour éviter toute coupure, les "smart metering" réduiront la consommation de certains appareils chez les individus qui ont donné leur accord. En Afrique du Sud, on espère que cela amènera à une réduction de la consommation d'environ 10 %. Une nécessité en attendant une plus forte production. L’électricien national Eskom s'est lancé dans la construction de centrales thermiques afin de produire 20 000 mégawatts supplémentaires. Mais ce supplément ne sera totalement disponible que dans sept ans. Ce manque vient, selon le responsable, de l'arrêt du programme de construction de centrales en 2000. Le problème, c'est qu’il a connu au même moment une forte croissance, et a du coup nécessité de plus grandes ressources en énergie. Résultat : "Il a perdu ses réserves", ce qui a abouti dès 2008 à des problèmes récurrents et importants de coupures.

SOURCE : L'Atelier

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