vendredi 26 février 2010

Veolia lance un plan pour coopérer avec les start-up des « clean tech »

Rester à la pointe de l'innovation. Une obsession pour la plupart des entreprises, quelle que soit leur taille ou leur secteur d'activité. Pour y parvenir, les recettes sont diverses mais une constante s'impose : il faut sortir de ses propres laboratoires. Veolia Environnement a choisi de le faire de façon originale. Jeudi, à l'occasion de la conférence Cleantech Forum de San Francisco, le groupe a annoncé un programme baptisé « Innovation Accelerator », censé devenir une prise directe sur l'innovation à l'oeuvre en Californie.

« Il ne fait aucun doute qu'il se passe quelque chose d'important dans les technologies vertes et, plus généralement, dans l'innovation liée au développement durable dans cette partie de l'Amérique », constate Philippe Martin, directeur de la recherche et de l'innovation de Veolia Environnement. Venu à San Francisco cette semaine pour procéder officiellement à ce lancement, il explique pourquoi ce groupe de 336.000 salariés, présent dans 72 pays, a choisi de s'appuyer sur un partenaire américain pour l'aider à détecter les meilleures « pépites technologiques de la planète » en matière de développement durable.

Spécialisé depuis 2002 dans la veille technologique sur les technologies vertes et la mise en relation entre innovateurs et entreprises utilisatrices, le Cleantech Group, présent aussi bien en Inde et en Chine qu'aux Etats-Unis, va aider Veolia à identifier ses futurs partenaires technologiques.

Validation des technologies

« Nous ne chercherons pas systématiquement à acquérir les start-up les plus intéressantes, ni même à entrer dans leur capital, mais, en revanche, nous validerons leurs technologies grâce à nos propres scientifiques et nous leur donnerons accès, en les intégrant à notre offre, à des marchés très importants », précise Philippe Martin. Une approche a priori gagnante pour les deux parties, qui semble avoir également séduit quelques grandes firmes de capital-risque de la Silicon Valley, qui vont également alimenter l'Innovation Accelerator.

« Au début, les investisseurs américains se montraient déçus que l'on ne souhaite pas prioritairement racheter leurs entreprises, ce qui leur aurait permis de valoriser leurs investissements initiaux. Mais ils ont vite compris que Veolia pouvait permettre à ces start-up d'accéder à des marchés considérables, augmentant ainsi leur valeur », souligne Michel Morvan, directeur scientifique de Veolia, qui vient de faire la tournée des principaux investisseurs en « clean tech » de la Silicon Valley, comme Kleiner Perkins ou Koshla Ventures.

A priori, toutes les technologies vertes liées aux métiers principaux de Veolia (traitement de l'eau, gestion des déchets, énergies et transports) sont concernées par cette initiative, dont le mode opératoire est déjà bien défini : une semaine d'analyse interne pour savoir si telle start-up appartient bien aux marchés de Veolia, quatre autres pour valider la technologie elle-même et enfin pas plus de trois mois pour décider si celle-ci entre dans l'accélérateur du groupe ou non. « Il faut aller vite et penser globalement », résume Philippe Martin, qui va également lancer un programme de candidatures spontanées à toutes les start-up « clean tech » de la planète pour qu'elles proposent leurs technologies au groupe français. Avis aux amateurs.

Source : Les Echos, 26/02/10

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