jeudi 24 juin 2010

La réalité augmentée peut-elle sauver la planète ?

Pour White, les chan­ge­ments cli­ma­tiques ainsi que les autres défis envi­ron­ne­men­taux sont des pro­blèmes qui ne se résolvent pas rapi­de­ment, et des outils per­met­tant de visua­li­ser les don­nées rela­tives à ces pro­blèmes pour aider les scien­ti­fiques sont utiles aux scien­ti­fiques car ils leur per­mettent de déga­ger du sens d’une masse de données.

Identifier les espèces végétales

White a tra­vaillé avec des bota­nistes du Smithsonian Institute pour créer des appli­ca­tions mobiles des­ti­nées à aider les scien­ti­fiques à iden­ti­fier dif­fé­rentes espèces végé­tales sur le ter­rain. En temps nor­mal, iden­ti­fier une espèce néces­site d’examiner une feuille puis de par­cou­rir des pages et des pages d’illustrations à la recherche d’une cor­res­pon­dance. Un bota­niste expé­ri­menté peut réduire ce temps de recherche, mais le pro­cédé reste lent et fastidieux.

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En uti­li­sant une tech­no­lo­gie de recon­nais­sance d’image, White et le Smithsonian Institute ont créé une appli­ca­tion mobile qui peut iden­ti­fier la feuille d’un végé­tal à par­tir d’images sto­ckées dans une base de don­nées. Prenez une photo de la feuille et l’application vous pré­sen­tera une sélec­tion réduite d’espèces correspondantes.

Les bota­nistes peuvent égale­ment uti­li­ser des lunettes à réa­lité aug­men­tée (Head Mounted Display) pour accé­lé­rer encore plus le pro­cédé d’identification, les résul­tats trou­vés dans la base de don­nées bota­nique étant ainsi proje­tés dans les lunettes du botaniste.

Visualiser le taux de CO2 dans un envi­ron­ne­ment urbain

White a égale­ment par­ti­cipé à la mise au point d’un dis­po­si­tif des­tiné à col­lec­ter et visua­li­ser les niveaux de CO2 dans les zones urbaines en met­tant au point un dis­po­si­tif qui mesure le taux de CO2, cou­plé à un GPS par­ti­cu­liè­re­ment pré­cis et un alti­mètre. Des cartes détaillées de la pol­lu­tion liée au CO2 ont ainsi été établies pour un quar­tier pilote de New York.

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En pous­sant l’expérimentation un peu plus loin, les don­nées récol­tées ont été visua­li­sées dans un envi­ron­ne­ment en 3D et super­po­sées dans une vue en réa­lité aug­men­tée, four­nis­sant une troi­sième dimen­sion qui pousse l’analyse des don­nées bien au delà de ce que per­met une carte en 2D. White affirme que ce type de visua­li­sa­tion aide a déter­mi­ner la cau­sa­lité d’une pré­sence anor­male de CO2 repé­rée lors de la récolte des données.

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Il explique com­ment un taux élevé de CO2 res­tait un mys­tère quand il était visua­lisé dans un envi­ron­ne­ment en 3D et com­ment, en uti­li­sant les mêmes don­nées dans une vue en réa­lité aug­men­tée, il a décou­vert que la zone où le CO2 était anor­ma­le­ment élevé était à l’angle d’une rue où des camions atten­daient en file pour faire des livrai­sons. Ce type d’analyse des don­nées n’aurait jamais été pos­sible avec une simple carte.

Trouver un empla­ce­ment idéal pour une éolienne

Le troi­sième exemple donné par White concerne les éoliennes, et la façon dont la réa­lité aug­men­tée peut ser­vir à trou­ver un empla­ce­ment idéal pour leur ins­tal­la­tion. En uti­li­sant une tech­no­lo­gie ana­ly­sant les varia­tions de la lumière (Light Detection and Ranging), les scien­ti­fiques peuvent poin­ter des ins­tru­ments vers le ciel et obser­ver les cou­rants d’air locaux en déter­mi­nant la direc­tion et la vitesse du vent.

Dans le passé, d’énormes tours de mesure ont été érigées pour mesu­rer ce type de don­nées, mais c’est très cou­teux, ne mesure que les don­nées rela­tives à l’environnement immé­diat de la tour, et cela prend beau­coup de temps. Avec cette nou­velle tech­no­lo­gie, plus rapide et beau­coup moins chère, les scien­ti­fiques peuvent récol­ter des don­nées sur de larges zones et les assem­bler dans des visua­li­sa­tions. Ils peuvent ensuite uti­li­ser la réa­lité aug­men­tée sur le ter­rain afin de déter­mi­ner les empla­ce­ments idéaux pour de futures éoliennes.

La réa­lité aug­menté n’en est qu’à ses débuts

On pour­rait pen­ser, demain, à d’autres uti­li­sa­tions de la réa­lité aug­men­tée à des fin envi­ron­ne­men­tales, notam­ment à des­ti­na­tion non plus des scien­ti­fiques, mais du grand public. J’aimerais trou­ver un jour une appli­ca­tion qui me per­mette de visi­ter un gla­cier et de visua­li­ser, en réa­lité aug­men­tée, ce à quoi res­sem­blait le pay­sage quelques décen­nies plus tôt afin de prendre conscience, sur le ter­rain, du réchauf­fe­ment cli­ma­tique. Ce type d’applications per­met­trait sans aucun doute de mieux faire sai­sir au grand public la réa­lité des défis envi­ron­ne­men­taux auxquels nous devons faire face.

Alors, la réa­lité aug­men­tée peut-elle sau­ver la pla­nète ? A elle seule, bien sûr que non. Mais en l’utilisant aussi bien pour les scien­ti­fiques qui tra­vaillent sur le sujet que pour le grand public afin de le sen­si­bi­li­ser à ces enjeux, elle peut sans aucune doute y contribuer.

Source: Readwriteweb

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