Le Brésil se lance dans la production de nanotubes

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L'Etat du Minas Gerais se lance dans la production de nanotubes de carbone (fibres de carbone mille fois plus fines que les fibres conventionnelles). Les recherches menées à l'Université Fédérale du Minas Gerais (UFMG) sur la technologie des nanotubes de carbone vont rencontrer une application industrielle.

La première usine productrice du pays, à l'échelle pré-industrielle, sera construite dans le Minas Gerais avec l'appui de Petrobras. En effet, le géant de l'énergie compte utiliser cette technologie dans les équipements de haute performance nécessaires à la production de pétrole dans la couche pré-sel. Un grand fabricant de ciment s'est également déjà montré intéressé pour utiliser les nanotubes dans la production d'un ciment plus résistant, poreux et durable.

La production des nanotubes sera prise en charge par le Centre de Technologie de Nanotubes (CTNanotubos), un partenariat de l'UFMG avec le Secrétariat de Sciences et Technologie de l'Etat du Minas Gerais. L'investissement total sur le Centre de Technologie de Nanotubes est estimé à 30 millions de réais, dont 500.000 réais apportés par le gouvernement de l'Etat du Minas Gerais pour l'installation du CTNanotubos dans le parc technologique de l'UFMG. Le reste des ressources viendra de partenariats avec le gouvernement fédéral et des entreprises du secteur privé, comme Petrobras. "La technologie des nanotubes de carbone a fait un bond dans le monde ces cinq dernières années, avec un nombre considérable de brevets déposés. Nous prenons le train en marche", commente le chercheur de l'UFMG, Marcos Pimenta, coordinateur du projet. Selon lui, l'UFMG mène des recherches sur les nanotubes depuis 10 ans, et compte aujourd'hui 40 chercheurs et 60 élèves impliqués dans ces recherches.

Pimenta explique que la création de CTNanotubos au Brésil permettra de faire passer la technologie de l'état de recherche fondamentale à une phase de développement pilote, avec une production de l'ordre de 3 tonnes par an pendant une période de trois ans. Il estime que la production entrera à l'échelle industrielle dans les 5 ans, délai qui pourra être réduit, étant donné la vitesse avec laquelle la technologie voit grandir son éventail d'applications.

Dans le monde, les dernières données disponibles estimaient la production annuelle de nanotubes à approximativement 1000 tonnes. Les chercheurs de l'UFMG ont déjà déposé 10 brevets autour du produit. Les applications les plus connues sont le renforcement de matériel, comme les plastiques, les ciments et les tissus, mais ils espèrent exploiter la technologie à d'autres fins dans les 5 à 10 ans qui viennent, et en particulier dans le domaine de l'électronique.

SOURCE : BE Brésil numéro 129 (3/06/2010) - Ambassade de France au Brésil / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/63569.htm