Inspiré par le système Velib’, le projet Autolib’ est cependant d’une tout autre ampleur. Cette « première mondiale », comme le souligne Annick Lepetit, adjointe au maire de Paris chargée des déplacements et présidente du syndicat mixte Autolib’, mettra en effet à disposition des parisiens et des résidents des communes limitrophes 3000 voitures électriques -un chiffre qui pourrait augmenter après l'ouverture du service en septembre 2011. 1000 stations doivent être installées d’ici là, dont 700 à Paris (500 stations de 4 places et 200 stations de 10 places), et 300 stations en banlieue. Sur les six candidats déclarés, quatre restent en lice aujourd’hui - ADA , Bolloré , le consortium Avis - RATP développement - SNCF - VINCI Park et le groupement VTLIB’ (Véolia transport urbain). Le choix définitif est prévu pour décembre 2010, avec un critère clé : répondre au défi technologique que représente un tel service, qui fait appel à des systèmes de gestion complexes (réservation du véhicule au départ et de la place à l’arrivée, GPS, etc). Les deux voitures envisagées sont la Blue Car de Bolloré (250 km d’autonomie, vitesse de pointe de 130 km/h) et la Cleanova du Groupe Dassault (150 à 200 km d’autonomie, 120 km/h vitesse maximale).
Dans chaque commune, une subvention publique sera versée au délégataire privé, plafonnée à 50 000 € par station Autolib' (soit, pour les 1400 stations projetées, une subvention globale de 70 millions d'euros). En contrepartie, les communes toucheront une redevance d'occupation d’un montant de 750 euros par place et par an. Une station de 6 places générera donc 4500 €/an de recettes, ce qui représente au final, entre la redevance et la subvention, une dépense de 1500 euros par an et par station pour les communes participant au dispositif. « L’opérateur privé peut de son côté espérer atteindre 200 000 abonnés », précise Sylvain Marty, directeur du syndicat mixte Autolib’. De fait, les enquêtes d’opinion montrent un grand engouement pour le projet : 73% des parisiens y sont favorables, tandis qu’en Ile de France, 2 400 000 personnes déclarent avoir l’intention d’utiliser Autolib’, 1 200 000 seraient par ailleurs prêts à revendre leur véhicule ou à en diminuer l’usage.
40 euros par mois
Outre l’aspect écologique du projet, l’argument financier est largement mis en avant par la Mairie de Paris : un usage standard d’Autolib’ reviendrait en effet à 40 euros par mois (15 euros d’abonnement obligatoire, puis environ 5 euros pour une demi-heure), quand une voiture individuelle coûte environ 400 euros par mois …et roule finalement assez peu. « Avec Autolib’, on ne paye que ce que l’on consomme. Ce tarif a été choisi pour faciliter l’accès des personnes plus modestes à la mobilité, celles qui n’ont pas les moyens de posséder une voiture, mais également celles qui sont prêtes à renoncer à leur véhicule », commente Annick Lepetit. Si Autolib’ n’est pas prévu pour effectuer les trajets domicile-travail, qui sont en principe couverts par les transports collectifs, il devrait faciliter les déplacements pour des rendez-vous professionnels dans Paris et en région parisienne, notamment pour les entreprises qui ne disposent pas de flotte propre. Les autres usages - loisirs, sorties en soirée et transport de courses- resteront probablement les plus fréquents.
Au plan environnemental, la Mairie table sur une diminution du parc privé de 22 500 véhicules – selon les études réalisées, pour chaque véhicule Autolib’ mis en service, sept voitures de particuliers seraient revendues dans la foulée -, soit une réduction des émissions de CO2 de 22 000 tonnes par an. 3% de la population devrait en outre renoncer à l’acquisition d’un véhicule dans les prochaines années grâce à ce nouveau service. Enfin, le cahier des charges stipule que 50% de l’électricité alimentant les véhicules doit provenir d’énergies renouvelables.
Source: Novethic
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