lundi 8 février 2010

Iphone : la solution miracle pour les journaux

Les applications iPhone lancées par les journaux rencontrent un succès indéniable auprès des lecteurs. Reste à monétiser cette audience, en vendant des contenus, des services et de la publicité.

« L'iPhone a véritablement révolutionné la consommation des journaux sur les supports mobiles ! » Le constat de Ludovic Blecher, directeur des éditions électroniques de « Libération », est partagé par tous les éditeurs de presse. Depuis qu'Apple a lancé son téléphone mobile, avec le succès que l'on sait, les Français se sont réellement mis à lire les journaux sur leur petit écran en couleur - du moins ceux qui ont déjà leur application. « Le Monde », qui a lancé son « App » dès novembre 2008, annonce à ce jour 1,3 million de téléchargements uniques et entre 200.000 et 250.000 consultations quotidiennes. Celles du « Figaro » et de « Libération », lancées à l'automne, ont, elles, été téléchargées respectivement 600.000 et 400.000 fois. « Environ 30.000 personnes l'ouvrent chaque jour », affirme Ludovic Blecher. Les magazines ne sont pas en reste. Dans une interview publiée sur Capital.fr, Didier Quillot, président du directoire de Lagardère Active, a indiqué que les 11 applications iPhone du groupe (qui édite notamment « Elle » et « Télé 7 Jours ») ont représenté une audience de 60 millions de pages vues en décembre dernier, soit 15 % de celle des sites Web du groupe.

Passer au payant...

Comme sur Internet, l'enjeu est désormais de monétiser cette audience. Pour l'instant, les éditeurs ont lancé des applications gratuites, donnant accès à un fil d'articles d'actualité, souvent reformatés pour le mobile - mais pas toujours -, quitte à faire payer ensuite pour des services supplémentaires.

« Libération » a été l'un des premiers à proposer l'achat, dès la veille au soir, de la version numérique du journal du lendemain, en PDF amélioré, au prix de 0,79 centime. Mais il n'en vend que quelques dizaines par jour - peut-être parce que l'acte d'achat reste complexe : le client est redirigé sur le site Internet, ce qui, en situation de mobilité, peut être assez lourd. « La Tribune » devrait prochainement lancer une application similaire, donnant accès à l'édition de la veille, pour 1,59 euro par édition ou pour 7,99 euros par mois. Enfin, celle des « Echos », qui devrait être disponible dans les semaines à venir, comportera elle aussi une partie payante pour l'accès à ses contenus exclusifs.

En plus de leurs contenus, la plupart des éditeurs réfléchissent aussi à proposer des services payants. C'est d'ailleurs par cela que le quotidien « L'Equipe » a commencé. Sa version numérique sera lancée dans les prochains jours, mais il a déjà lancé un service payant juste avant l'été 2009 : pour 0,79 euro, le « mobinaute » dispose d'un système d'alerte sur les grands événements sportifs. Application qu'il a déjà vendue à plus de 150.000 unités, et qui continue à bien se vendre. De même, Lagardère annonce 20.000 achats de son application « Elle à table », vendue 3,99 euros.

L'autre moyen de monétiser cette audience nouvelle, la publicité, commence aussi à arriver. « Et comme les acheteurs de l'iPhone constituent a priori une cible CSP +, elle se vend plus cher au contact que sur Internet », indique Philippe Jannet, PDG du « Monde » interactif. Selon nos informations, les éditeurs tablent sur quelques centaines de milliers d'euros de recettes cette année. De quoi rentabiliser largement leurs investissements (de 30.000 à 40.000 euros) mais pas encore de quoi compenser le déclin du papier…

Source : Les Echos, 5/02/09

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