mercredi 17 mars 2010

Pour s'adapter au niveau de l'apprenant, l'ordinateur cible les pensées

Pour l'université de Kharkov, étudier l'activité cérébrale pour déterminer le degré de compréhension d'un élève améliore l'apprentissage à distance. Mais repérer une difficulté et s'y adapter sont deux choses différentes.

Obtenir des informations sur le fonctionnement du cerveau en le reliant à un ordinateur à l'aide de capteurs neuronaux optimisera la formation en ligne. C'est ce qu'anticipe un chercheur ukrainien de l'université nationale de Kharkov. Il explique que cela permettrait d'adapter l'expérience d'e-learning à l'utilisateur de manière approfondie. "C'est la quête de tout pédagogue que de diagnostiquer les erreurs et le cheminement intellectuel qui y est associé", confirme à L'Atelier Jérôme Bruet, directeur général d’e-doceo. Par exemple, le système surveillera l'activité cérébrale d'un élève en train de suivre un cours vidéo. D'après le chercheur ukrainien, le système sera capable d'estimer le degré de compréhension de l'apprenant, selon le principe du neurofeedback.


Quel contenu proposer une fois la difficulté diagnostiquée ?

Cette pratique vise à utiliser l'électroencéphalographie pour mieux appréhender le fonctionnement du cerveau - et mieux le contrôler. A partir de ces données, le système estimera si l'étudiant éprouve des difficultés de compréhension, et donc prendra les mesures nécessaires. Comme d'arrêter la vidéo pour fournir des informations complémentaires ou changer la manière dont elles sont présentées. Une affirmation qui laisse Jérôme Bruet beaucoup plus sceptique. "La vraie question qui se pose, c'est celle du contenu qu'on propose", explique-t-il. "Quel scénario va-t-on suivre après l'arrêt de la vidéo ?". Pour lui les capteurs vont soulever un problème, mais pas le résoudre.


Le rôle du formateur change

"L'e-learning utilise déjà les nouvelles technologies pour créer des parcours de formation qui s'adaptent au profil des individus", poursuit-il. "Mais analyser le profil des candidats et s'y adapter sont deux choses différentes". Le chercheur ukrainien explique qu'un tel système permettrait d'automatiser le processus d'apprentissage. Aux dépens du formateur ? Pour Jérôme Bruet, "c'est un faux débat". "Certaines parties de l'apprentissage ne nécessitent pas d'échange fort. La machine permet au contraire une personnalisation plus grande que ne pourrait le faire un formateur dans une classe". Pour le directeur général, ceux-ci auront toujours leur place dans l'animation de l'ensemble des ressources pédagogiques.

SOURCE : L'Atelier

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