Via la géolocalisation et la radio cognitive, une équipe chinoise propose aux MVNO d'identifier les réseaux sous-utilisés par les opérateurs et de les exploiter. Une technique prometteuse mais pas encore applicable en France.
Habituellement, les opérateurs de réseau mobile virtuel (MVNO) louent une partie du réseau des opérateurs agréés via des contrats à long terme. Un système proposé par des chercheurs chinois* vise à rendre ces acteurs moins dépendant d'un opérateur en particulier. Ce, en passant par le principe de la "cognitivité". C’est-à-dire qu'il souhaite leur donner la possibilité de connaître en temps réel quelles parties des réseaux sont actuellement inexploitées afin de les utiliser à leur compte. Le tout, en accord avec les propriétaires de ces réseaux. Ils utilisent pour cela des techniques de géolocalisation ou de radio cognitive**. L’avantage sera de permettre une plus grande flexibilité des investissements engagés - et donc des prix proposés - en fonction de la demande. Pour les cas où cette démarche n'est pas satisfaisante - la quantité de bande réseau que ce type de service permet d’obtenir est très incertaine - ils proposent de faire appel à la location de courte durée, mais dont le coût est plus élevé.
Vers une gestion multi opérateurs ?
Pour connaître les moments où l'une ou l'autre technique est la plus pertinente, ils ont mis au point un modèle qui détermine les différents seuils. Un système intéressant mais non encore applicable dans l'Hexagone, note à L'Atelier Jérome Birba, directeur exécutif de NRJ Mobile : "On est très loin en France de faire basculer le trafic des opérateurs virtuels d’un réseau à un autre ", affirme-t-il. "Cela dit c’est envisageable, et on en discute". Selon lui, ces discussions portent sur la possibilité de donner aux MVNO la main sur la gestion du trafic réseau. Au sein de leur opérateur affilié dans un premier temps, et pourquoi pas à terme pour une gestion multi opérateurs. "Techniquement c'est possible", explique Jérome Birba. "Mais il faudrait que les MVNO soient identifiés par un code réseau au même titre que les opérateurs pour que leurs clients puissent être basculés d’un réseau à un autre".
Agir en tant qu’intermédiaires auprès de MVNO de plus petite taille
Quelque chose qui se pratique déjà dans certains pays d’Europe du Nord. Le système proposé par les chercheurs propose également aux MVNO d’agir en tant qu’intermédiaires entre les propriétaires réseau et d’autres opérateurs virtuels secondaires. Les opérateurs virtuels pourraient ainsi optimiser leurs achats de bande réseau en revendant les surplus. Là aussi, le problème en France c’est que les MVNO ne louent pas vraiment de spectre réseau mais font plutôt de l’achat de minutes, de SMS et de données en gros. "Ce n’est pas possible de sous-louer quelque chose qu’on ne loue pas", explique le directeur exécutif. Ce qui reste envisageable, pour lui, serait que les opérateurs virtuels dont le pouvoir de négociation est important revendent leurs minutes et leurs SMS à d’autres opérateurs virtuels plus petits.
* L’université Chinoise de Hong-Kong et l’université de la Cité de Hong-Kong sont impliquées dans ce projet.
** Cette dernière détermine automatiquement quelles sont les fréquences disponibles. Elle utilise une antenne qui balaie le spectre et qui sélectionne les signaux considérés comme les plus pertinents.
Source: L'Atelier
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