mardi 21 septembre 2010

Médias en ligne : l'arrivée de la micromonétisation

L'explosion du nombre et de la nature des contenus est allée de pair avec une parcellisation de ces derniers. A cette micropublication s'est adjointe une microlecture guère monétisable. La réponse ? La micromonétisation.

De même que des pistes audio sont depuis longtemps téléchargeables une à une, les vidéos peuvent désormais être exportées entre différentes plates-formes, un post être envoyé à ses contacts ou mis en lien sur Tumblr ou Posterous et on lira plus souvent un tweet ou un statut Facebook isolé que l’ensemble du profil. La consommation de contenus est alors plus séquentielle et la navigation délinéarisée. Ce comportement pose un réel problème aux modèles économiques des médias web, basés sur une monétisation en bloc des contenus. La micromonétisation, en dégageant des revenus des micropublications, tente de répondre à cette difficulté par plusieurs voies. D'abord la micro-publicité. Là, la publicité conserve les formats connus en profitant des espaces laissés par les micropublications. Linkbucks intègre ainsi une réclame sur chaque lien posté. Celle-ci est insérée dans un bandeau ou un interstitiel lors de l’ouverture du site via l’URL raccourcie.

L'affiliation pour augmenter ses ventes

Elle peut également chercher une forme plus adaptée, à l’image de Magpie, qui intègre des liens sponsorisés aux statuts Twitter ou aux vidéos de YouTube. Pour les modèles au CPM, Alenty mesure le temps d’exposition des internautes à un contenu. Pour une annonce en haut de page, elle ne comptera pas les moments passés en bas ou sur un autre onglet. Deuxième voie : l'affiliation. L’objectif est l’augmentation des ventes ou des lead via ses contacts sur les réseaux sociaux. Dell a ainsi généré près de deux millions de dollars de chiffre d’affaires en deux ans via son compte Twitter @DellOutlet. ThisNext a lui créé un réseau social sur l’univers des bonnes affaires, générant des revenus d’affiliation pour les contenus transférés sur les autres plates-formes. Autre exemple prometteur, Skimlinks agrège les programmes d’affiliation pour les éditeurs. Il donne aux blogs, forums et sites de contenus la possibilité d’engranger un revenu supplémentaire en transformant les liens affichés en leur potentiel équivalent en lien d’affiliation.

Monétiser des contenus

En France, TradeDoubler a récemment lancé TD Social, permettant d’utiliser son profil Facebook et Twitter pour générer des ventes. Troisième : la data & market intelligence. Rassemblés et traités, les microcontenus contiennent de nombreuses informations valorisables. Plusieurs sociétés d’agrégation de réseaux sociaux s’orientent désormais explicitement vers le "real time search", à l’image du pionnier, OneRiot. Bing de Microsoft intègre les résultats Twitter. Et Bit.ly Miroir aux alouettes ou solution miracle, pour les éditeurs ces solutions conservent l’avantage de monétiser des contenus jusqu’à présent déficitaires, sans cannibaliser les sources de revenus classiques des médias en ligne., le réducteur d’url, identifie immédiatement les liens les plus partagés et donc les tendances sur le web. Il a d’ailleurs annoncé le lancement d’un service d’actualité communautaire directement concurrent de Digg ou Wikio.

Par Pierre-Yves Platini, associé chez faberNovel

Source: L'Atelier

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