mardi 14 septembre 2010

L'impression à la demande, transition entre le papier et le numérique ?

En attendant l'émergence effective de l'édition numérique avec des ebooks adaptés et à bas coût, l'université de l'Arizona et HP proposent d'imprimer directement des ouvrages reliés.

Avant d'adopter les livres numériques, entreprises et universités pourraient choisir d'imprimer elles-mêmes ouvrages professionnels ou manuels scolaires. C'est du moins le pari de Hewlett Packard (HP) et de l'université de l'Arizona, qui lancent conjointement un service d'impression à la demande, baptisé "Sun Devil Digital". L'idée est de donner aux librairies universitaires, via une imprimante conçue par HP, l'opportunité de tirer elles-mêmes les manuels scolaires à destination des étudiants. La technologie mise au point permet en effet d'imprimer en quelques minutes des ouvrages directement reliés. Tous les fichiers numériques sont stockés dans les serveurs de HP, et pour chaque impression, il y a rémunération des auteurs. "Nous travaillons directement avec les éditeurs, donc nous avons tous les droits pour imprimer les ouvrages", précise Dennis Mekelburg, responsable du projet.


Une solution transitoire

Selon les responsables de l'initiative, cette solution vient faire le pont entre l'édition papier et l'édition numérique. "Comme solution de transition en attendant l'essor de l'édition numérique, cela peut s'avérer intéressant", admet le consultant Lorenzo Soccavo, dans un entretien à L'Atelier. "Mais en même temps, c'est assez paradoxal de développer ce modèle quand on sait qu'à terme les manuels numériques ont de grandes chances de s'imposer", précise-t-il. Reste que les tablettes actuelles sont encore onéreuses, et que l'impression à la demande a l'avantage de permettre des économies - financières et environnementales - liées à la production, à l'entreposage ou au transport des ouvrages. Pour le spécialiste, il faudrait cependant mesurer l'attente réelle des apprenants, qui sont, de fait, de plus en plus nombreux à posséder des appareils électroniques, et à apprécier des contenus 100 % numériques.


Un système qui favorise l'autoédition

"La question qui se pose avec ce genre d'expérimentation, c'est celle de l'utilité de conserver le support imprimé", souligne le consultant. Avant d'ajouter : "cela soulève également deux autres problèmes : qui a les droits d'exportation, et qui fixe le prix ?". Les responsables du projet précisent qu'ils ont déjà noué des partenariats avec trois des cinq principaux éditeurs de manuels aux Etats-Unis. "Ce n'est pas surprenant. Les éditeurs ont intérêt à garder le contrôle", note le spécialiste. Selon lui, cette solution peut leur être préjudiciable, à terme, puisqu'elle permet aux professeurs de s'autoéditer, en imprimant et diffusant leurs propres cours, par exemple. De même, dans le milieu professionnel, les sociétés pourraient éditer elles-mêmes leurs journaux d'entreprises, en interne.

SOURCE : L'Atelier

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