mardi 20 avril 2010

Google un nouvel entrant dans le Smart Grid, qui ne fait pas que des heureux

http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/62984.htm

Google, a co-signé avec 46 autres compagnies et organisations incluant Hewlett-packard et General Electric une lettre [1] destinée à Obama demandant au gouvernement d'intervenir pour permettre aux citoyens de "contrôler et gérer leur consommation d'énergie... via leur ordinateurs, leur téléphone ou encore leurs appareils [connectés à internet]". Google et ses partenaires pressent le Président dans cette lettre envoyée le 5 avril de déployer rapidement un réseau intelligent (Smart Grid) qui fournirait des ressources et des outils non seulement pour renseigner les usagers sur leur consommation d'électricité mais permettrait également d'éteindre les lumières dans leur maison à des milliers de kilomètres. Les parties prenantes affirment que si la population pratiquait l'efficacité énergétique et réduisait de 15% la consommation d'énergie d'ici 2010, la quantité de gaz à effet de serre non-émise serait équivalente à la pollution engendrée par 35 millions de voitures sur la route et économiserait $46 milliards sur les factures d'électricité soit $360 par consommateur chaque année.

Déploiement de la plateforme énergétique PowerMeter

Cette lettre fait suite, à l'implication grandissante de Google dans le "Smart Grid". La compagnie a récemment mis en ligne en accès gratuit, une nouvelle application appelée PowerMeter [2] qui permet aux particuliers de suivre l'usage de leur énergie en temps quasi-réel : "A l'heure actuelle les américains achètent leur électricité comme s'ils allaient au magasin tous les jours et ne payaient la facture qu'en fin de mois" fait remarquer Edward Lu, manager du projet PowerMeter de Google. "Quand les consommateurs peuvent voir en temps réel combien coûte l'électricité qu'ils utilisent, ils économisent entre 5 et 15% d'électricité en changeant simplement de comportement". SDG&E est par ailleurs en train de tester le logiciel sur 150 consommateurs avec pour critères la sécurité, la fonctionnalité et l'interface.

Cependant pour que le logiciel fonctionne, les utilisateurs ont besoin d'être reliés à un compteur intelligent, encore peu déployé à l'échelle des USA (seulement 10% de la population en est équipés aujourd'hui, la moitié le sera d'ici 5 ans). Pour ceux qui n'y auraient pas encore accès une compagnie dénommée Energy Inc, basée en Caroline du Sud a développé un appareil capable de remplacer les compteurs. Vendu $200, The Energy Detective (TED) [3], se branche directement sur le réseau électrique de la maison. L'appareil est devenu populaire depuis que Google a annoncé qu'il serait le premier à pouvoir être acheté aux USA et être fonctionnel avec le PowerMeter. Un autre appareil vendu par AlertMe est disponible en Angleterre.

D'autre part, lorsqu'il n'est pas accessible depuis un ordinateur, PowerMeter pourrait bénéficier de supports comme l'Iphone ou l'Ipad. L'avantage d'un Ipad sur les autres plateformes créées par Tendril, EnergyHub ou encore Control4 entièrement dédiées à la gestion de l'énergie est qu'il dispose d'un grand écran, et d'un accès à un grand nombre d'outils et de média qui rendent le logiciel plus ludique. Si le logiciel devenait populaire, il pourrait même devenir un sérieux concurrent sur le marché du Demand Reponse (DR) [4] résidentiel, un secteur déjà convoité par des compagnies comme Comverge ou encore Cooper Power Systems.

Une politique de développement peu appréciées des producteurs d'électricité

Si le logiciel peut fonctionner avec ou sans compteurs intelligents, il dépend néanmoins toujours des données fournies par les producteurs d'électricité. Par exemple en Californie, Google a fait part à la California Public Utilities Commission (CPUC), sa volonté d'obtenir des producteurs d'ici la fin de l'année, les tarifs appliqués en temps réel. Car si les compteurs installés pour la plupart sont capables de fournir l'information sur les usages de consommation de l'énergie, la tarification en temps réel reste loin d'être appliquée. En effet, la mise en place des infrastructures nécessaires est extrêmement chère et n'est pas la priorité des producteurs qui se concentrent pour le moment sur les moyens de distribution et de contrôle. Et pour se justifier sur le délai auprès des consommateurs, les producteurs avancent l'argument que même si le logiciel PowerMeter est gratuit, l'installation de l'infrastructure sera payée au final par les consommateurs par l'intermédiaire du prix de l'électricité. Mais Google ne lâche pas prise et peut depuis peu s'appuyer sur les institutions fédérales: La Federal Communication Commission (FCC) a publié un rapport récemment appelé U.S National Broadband Plan [5]. Dans ce rapport on peut en particulier lire le paragraphe suivant : "Les états devraient obliger les producteurs d'électricité à fournir aux consommateurs un accès et un contrôle à leur propre information énergétique, incluant l' information en temps réel provenant des compteurs intelligents et l'historique de consommation, des prix et factures par Internet. Si les états échouent pour développer des politiques raisonnables dans les 18 prochains mois, le Congrès devrait alors considérer une législation nationale pour couvrir la propriété privée et l'accessibilité aux données énergétiques."

La bataille pour le contrôle de l'information ne fait que commencer.

ORIGINE : BE Etats-Unis numéro 203 (19/04/2010) - Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/62984.htm

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