mardi 20 avril 2010

Le Smart Grid : un marché à fort potentiel encore à ses débuts

http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/62983.htm

La semaine dernière avait lieu la conférence "Smart Grid : what's next" , organisé par le Churchill Club dans les locaux de Microsoft à Mountain View en Californie. Un panel d'experts représentant différents acteurs du "Smart Grid" -terme employé pour désigner le déploiement des réseaux intelligents- était présent pour parler du contexte actuel et des évolutions prochaines dans le domaine. Parmi les intervenants citons : Troy Batterberry de Microsoft Hohm, Elisabeth Brinton du Sacramento Municipal Utilities District (SMUD), John Steinberg de EcoFactor, et Steve Vassallo de Foundation Capital. Le modérateur était Katie Fehrenbacher, rédactrice éditoriale du magazine Earth2Tech.

Pourquoi un réseau intelligent ?

Le consensus est que le "Smart Grid" représente un marché potentiel énorme mais encore à ses tous débuts. Selon les experts, le marché devrait être mature d'ici 5 ans. Le réseau actuel des Etats-Unis date d'environ une cinquantaine d'années et n'est plus adapté aux besoins des producteurs d'électricité qui doivent faire face à des pics de consommation très coûteux et à de nombreuses coupures d'électricité. Un rapport publié en 2005 par le Lawrence Berkeley National Lab (LBNL)[1] a révélé que les interruptions de courant coûtaient aux USA environ $80 milliards chaque année. En parallèle, Pike Research a prévu un investissement mondial de $200 milliards d'ici 2015[2]. En effet alors que la consommation en électricité augmente, les producteurs ont besoin de réseaux intelligents, essentiels pour parvenir à une meilleure efficacité énergétique, une meilleure fiabilité et une réduction des coûts. Le Stimulus Package [] a distribué $4 milliards pour accélérer le développement des réseaux intelligents. Comme E. Briton le met en avant, il y a un réel besoin de la part des producteurs d'avoir accès aux innovations leur permettant une intégration la plus rapide possible des réseaux intelligents. Dans ce cadre, il y a 2 mois le SMUD a reçu $36 millions du U.S Department of Energy (DoE)[3] pour améliorer l'efficacité énergétique du point de vue des consommateurs et d'atteindre un objectif ambitieux de 1,5% d'énergie économisée, surpassant de 50% les objectifs de l'état californien.

Par ailleurs, le Smart Grid sera nécessaire pour l'intégration des voitures électriques sur le réseau électrique. Une voiture électrique en moyenne consommera pendant sa charge la même quantité d'énergie que la consommation journalière d'une maison. Qu'en sera-t-il alors lorsqu'une famille en disposera de plusieurs. Le marché des véhicules électriques est encore assez opaque et reste étroitement lié aux prix des carburants et des batteries, qui constitue la partie la plus coûteuse d'une voiture électrique (80%). Cependant plusieurs modèles devraient être sur le marché d'ici la fin de l'année [4] comme la Nissan Leaf ou encore la Chevrolet Volt. Les producteurs devront donc être le mieux préparés pour fournir l'électricité nécessaire à la recharge des batteries et assurer le bon fonctionnement du réseau de distribution.

Quelques barrières actuelles qui ralentissent le développement du "Smart Grid"

Si l'on se fie aux expériences des intervenants, il apparait que la majorité de la population ne comprend pas vraiment ce que sont les réseaux intelligents et par conséquent ne leur font pas entièrement confiance. Après avoir installé des compteurs intelligents, plusieurs fournisseurs d'électricité, notamment en Californie et au Texas, ont reçu de nombreuses plaintes de clients [5] qui contestaient leur facture d'électricité. De plus, les questions relatives à la propriété privée des données n'ont pas encore été résolues. Si l'on prend en compte le fait qu'un compteur intelligent fournit des données toutes les 15 minutes, il est alors simple avec un accès aux données de savoir si une personne est présente ou non dans la maison. Etant conscient de ces risques, l'Electronic Privacy Information Center (EPIC)[6] a listé un ensemble de conséquences possibles relative à l'aspect privé des données.

A ceci s'ajoute le nombre élevé de régulations. Pratiquement chaque état possède sa propre juridiction sur le sujet, rendant très difficile pour les entreprises le développement d'un produit à grande échelle. Sans compter le nombre de producteurs présents dans chaque état utilisant selon leurs préférences différentes technologies, rendant la situation encore plus complexe. Par exemple, la question sur le choix de la technologie utilisée pour les communications sans fil n'a pu être tranchée. Le National Institute for Standards and Technology a publié une liste de 31 standards intégrables sur un réseau intelligent. Et selon l'avis général, ce problème ne semble pas pouvoir être résolu d'ici peu.

ORIGINE : BE Etats-Unis numéro 203 (19/04/2010) - Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/62983.htm

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