Effectuée à la demande de la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) à la suite de la tempête Klaus, qui avait privé d'électricité 1,7 million de foyers dans le sud-ouest de la France en janvier dernier et causé plus de 600 millions d'euros de dégâts, une étude du cabinet KB Intelligence (1) révèle la vulnérabilité du réseau français. En cause, des investissements divisés par trois entre 1992 et 2004, et un vieillissement rapide du réseau, dont l'âge moyen est passé de vingt-cinq ans en 2002 à près de trente ans aujourd'hui. Le réseau français est d'autant plus vulnérable que son taux d'enfouissement de 39,3 % est jugé insuffisant (69,5 % en Allemagne et 46,2 % en Grande-Bretagne).
L'étude montre que, sur les quinze dernières années, il aurait fallu investir au minimum 6 milliards d'euros supplémentaires pour sécuriser et améliorer la qualité du réseau. Or, les investissements prévus actuellement (242 millions d'euros par an) devraient conduire « à une remise en ordre du réseau dans vingt-cinq ans, ce qui paraît lointain et risqué ».
L'étude préconise donc d'accélérer l'effort d'investissement pour sécuriser le réseau d'ici à fin 2017, en investissant 1 milliard d'euros par an durant les huit prochaines années. Cela permettrait d'enfouir 57,2 % du réseau moyenne tension (36,3 % aujourd'hui) et de résorber les 108.000 kilomètres de fils nus (les plus fragiles) du réseau basse tension.
La FNCCR, actuellement en congrès à Annecy, appelle donc la Commission de régulation de l'énergie à tenir compte de la sécurisation dans la gestion des réseaux, ce qui pose la question du tarif et de la répartition de la taxe locale d'électricité. De son côté, ERDF (filiale d'EDF gérant la basse et moyenne tension) a annoncé que les investissements d'enfouissement allaient doubler sur la période 2005 à 2012, passant de 2 à 3 milliards d'euros.
Propriétaires et responsables
Les collectivités rappellent aussi qu'elles sont propriétaires des réseaux concédés et, à ce titre, responsables devant leurs administrés. Elles souhaitent obtenir pour l'électricité les mêmes droits que les autorités organisatrices des services publics d'eau et d'assainissement en termes d'information sur la programmation des investissements incombant au délégataire.
C'est pourquoi elles demandent, que sous leur égide d'autorités organisatrices soient élaborés des schémas de protection de leurs réseaux contre les risques climatiques, la sécurisation des réseaux moyenne et basse tension dans le cadre d'un programme d'enfouissement ou encore le contournement des zones boisées.
Compte tenu de ces éléments supplémentaires, elles chiffrent les efforts d'investissement à 10 milliards d'euros sur cinq ans.
Source : Les Echos, 24/09/09
Notre objectif est de mettre en partage sur nos trois spécialisations (stratégies et management de l'innovation business tous secteurs, stratégies de croissance ENERGIE et CLEANTECH, stratégies de croissance DIGITAL), les analyses d'Innhotep, celles de nos invités et des articles tiers issus de notre veille. Accélérateur d' "innovations business", Innhotep intervient comme conseil auprès de grands groupes et accompagne le développement de start-up high-tech.
- Innovations business (327)
- Innovations énergétiques (764)
- Innovations numériques (1334)
jeudi 24 septembre 2009
Les collectivités veulent 10 milliards d'euros pour les réseaux électriques
Libellés :
Energies traditionnelles,
Innovations énergétiques
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire