jeudi 24 septembre 2009

Objectif européen : 30 villes pionnières de l’Europe propre

L'Europe craint, à juste titre, d’être doublée par les Etats-Unis dans la grande course mondiale des cleantech. Aussi devrait-elle enfin, lors d'un sommet spécial à Stockholm les 21 et 22 octobre prochains, programmer des financements et tenter de débloquer le grand plan sur l'énergie (plan SET) resté en panne depuis deux ans.

Par où commencer ? Par le local, prône la Commission, qui proposera lors du sommet de Stockholm de privilégier 25 à 30 villes où seront installés des projets exemplaires de smartgrids, de bâtiments verts et de voitures électriques. A l’horizon 2020, ces "villes intelligentes" constitueront le noyau dur d'un futur réseau de villes, puis de régions vertes européennes.

Un dossier lent

Dans ses recommandations, dévoilées par Reuter et par le site européen Euractiv, la Commission pose comme principe que l’Europe, pour ne pas être distancée, dépense au moins autant que les 555 millions d’euros supplémentaires budgétés par les Etats-Unis pour la recherche dans le secteur de l’énergie dans les 5 ans à venir. Pour tout cela, la Commission veut plus de 50 milliards d’euros sur 10 ans, soit trois fois plus que les budgets actuels.

Contrairement aux Etats-Unis, qui mènent des initiatives similaires, mais ont également relancé l’agence ARPA-E, dotée de plus de 300 millions de dollars la première année, pour financer des projets innovants émanant de la sphère privée, l'Europe poursuit sur sa lancée et semble bien timide. Ce programme et ses déboires est une illustration parfaite de l'effet d'inertie d'un dialogue à 27...

Des choix contestés

Et dans leur grand pragmatisme, les USA ont même conclu un accord de collaboration avec la Chine, leur rival le plus craint.

Non content de "réinventer l'eau tiède", le plan de la Commission est critiqué par les politiques comme par les professionnels de l'environnement, ou les écologistes, pour des raisons différentes. Aussi, ce projet de villes pilotes semble être une idée plutôt bonne, notamment pour disposer de données "réelles" sur les impacts de telle ou telle technologie, sur l'environnement, les usages, et les coûts, couper court à certaines polémiques, ou clore des débats.

Mais ce qui reste un peu démagogique est que de nombreuses villes n'ont pas attendu le grand plan européen pour réfléchir et mettre en place de telles initiatives. En Suède, le quartier des docks de Malmö, où vivront à terme 30 000 personnes, est l’un des exemples les plus aboutis d’écologie urbaine : récupération des eaux de pluie, production d’électricité 100% renouvelable, récupération des déchets ont été intégrés au plan d’urbanisme, dès l’origine.

En France, la ville de Nancy a initié ses propres réflexions dans le domaine.

Attendons de connaître la liste des finalistes pour savoir si les 27 auront retenu en fait surtout des projets existants ou pris des territoires en partant de zéro.

Les secteurs prioritaires

Par secteur, la Commission recommande que l’Europe ouvre 5 à 10 centres de recherche et de tests pour les éoliennes du futur, avec une dizaine de projets-pilote d’éoliennes de nouvelle génération, en particulier pour développer des éoliennes offshore qu, selon la Commission, pourraient produire 20% de l’électricité européenne.

Le solaire bénéficierait de 5 centrales photovoltaïques pilotes et de 10 centrales solaires à concentration, une technologie émergente. Le plan prévoit aussi de nouveaux sites-pilotes de captage et stockage du carbone (CCS), à grande échelle, et une trentaine de centrales à biomasse – sans oublier des réacteurs nucléaires de nouvelle génération.

SOURCE : Greenunivers

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