Les joueurs de Loto le savent bien : 100 % des gagnants ont tenté leur chance. S'il n'en va pas exactement dans les affaires comme dans les jeux de hasard, voir des investisseurs américains miser 100 millions de dollars dans Twitter laisse bien des Français pantois. Comment une start-up ayant prouvé qu'elle pouvait faire la une des journaux, mais ne réalisant qu'un chiffre d'affaires microscopique et pas encore le moindre bénéfice, peut-elle être valorisée 1 milliard de dollars ? On savait que les Américains étaient fous, mais on pensait que l'explosion de la première bulle Internet à l'aube du siècle leur avait servi de leçon.
Si la Silicon Valley prend parfois des allures de casino, c'est parce que depuis que les start-up ont élu domicile dans ce coin de la Californie, la prise de risques des capital-risqueurs a, sur la durée, toujours payé. Certes, certains y ont perdu leur chemise. Mais globalement les succès d'une poignée ont rapporté plus que les masses d'échecs. Ce n'est pas un hasard si les Google, Yahoo!, Amazon ou autres qui ont conquis le cyberespace à l'échelle du globe sont tous « made in America ». « Il n'est pas dans mes intentions de chercher à gagner de l'argent pour l'instant », déclarait récemment le patron de Twitter. En cette période de crise, la Silicon Valley continue d'innover et de miser sur le long terme. On est bien loin de la caricature qui fait de tous les investisseurs yankees des « ultra », adeptes systématiques du retour sur investissement à court terme. Twitter, dont l'audience a été multipliée par dix en un an, est désormais utilisé tous les mois par des dizaines de millions de personnes. Les investisseurs qui misent sur cette start-up prennent un risque calculé : que les dollars investis permettent à Twitter de transformer son audience en or.
Source : Les Echos, 28/09/09
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lundi 28 septembre 2009
Twitter : la bulle ou le risque
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