Il y a peu encore une de mes amies vivait dans la naïve illusion qu’elle était la seule à porter le nom qu’elle porte et à être née le jour où elle est née. Et pourtant… ces éléments clés de son identité appartenaient aussi à quelqu’un d’autre. Aujourd’hui elle connaît son homonyme comme si elle l’avait rencontré, sans pourtant l’avoir jamais vu.
Plusieurs types d’‘identifiants universels’ apparaissent, parmi lesquels l’interconnexion des données personnelles (nom, prénom, adresse, numéro de téléphone, lieu et date de naissance, numéro de sécurité sociale, etc.) et les données biométriques qui permettent d’identifier et de retrouver avec précision n’importe quel individu. Depuis peu et grâce aux TIC, les individus échangent certaines de ces données beaucoup plus facilement qu’auparavant.
Plusieurs phénomènes peuvent expliquer cette multiplication des échanges de données personnelles :
- De nouveaux besoins chez le consommateur : l’heure est à la personnalisation (offres sur-mesure, suivi clientèle personnalisé), à la facilitation (l’open ID, par laquelle l’individu enregistre ses préférences une bonne fois pour toutes pour éviter de perdre du temps), à la représentation de soi, surtout sur internet (les réseaux sociaux ou professionnels recueillent des informations personnelles en continu).
- De nouvelles craintes globales : la sécurité aux frontières et la sécurité informatique entre autres poussent à l’échange de données.
- De nouveaux progrès dans certains secteurs : dans la santé par exemple, le contrôle des données des malades est clé pour surveiller leur état de santé.
Ces phénomènes donnent naissance à des innovations-business qui se nourrissent des données personnelles pour pouvoir apporter de la valeur :
- La publicité et le ciblage comportemental s’affinent, deviennent plus pertinents et permettent une meilleure personnalisation des messages. Sur la base des données privées déclarées par l’individu, de l’historique des comportements de navigation et de recherche dans les moteurs, des paniers d’achat, de la géolocalisation, les technologies de publicité comportementale sur Internet et les mobiles, telles que celles de Microsoft, Criteo, Wunderloop, etc. personnalisent les messages adressés aux internautes et mobinautes.
- De nouvelles applications mobiles permettent un « affichage de soi » en temps réel via la géolocalisation. L’application Yuback en est un exemple. Concept de dating tourné vers l’immédiateté et la rapidité, Yuback rend possible les rencontres entre deux personnes qui sont dans un même périmètre et ne se connaissent pas, mais qui se remarquent et veulent entrer en contact : métro, café, rue, etc. Pour que Yuback fonctionne, il faut que l’individu soit contactable et géolocalisable à tout instant… vous ne serez plus nul part par hasard !
- Dans le domaine de la santé, certains pacemakers et défibrillateurs cardiaques implantés sont désormais équipés de technologie sans fil. Ainsi le médecin peut contrôler à distance le bon fonctionnement des implants sans rendez-vous spécifiques avec le patient, ce qui permet de réduire les visites de contrôle. Cependant, certains de ces appareils sont encore assez peu protégés et les données peuvent être interceptées et détournées.
D’autres innovations, telles que Sensium s’inscrivent dans la même lignée. Sensium est un appareil jetable sans-fil truffé de capteurs qui se fixe sur la poitrine du malade ; il relève en permanence plusieurs signes vitaux (température corporelle, niveau cardiaque et respiration) du malade qui sont ensuite envoyés par mobile au personnel soignant. Les patients sont ainsi contrôlés à distance ; la gestion des chambres d’hôpital peut ainsi être optimisée.
Les données personnelles de chacun sont donc de plus en plus échangées, affichées, contrôlées, catégorisées. Elles se posent aujourd’hui au cœur de nombreux enjeux économiques et poussent à se poser la question de la limite et du périmètre de leur utilisation. Les innovations de demain devront intégrer ces paramètres.
SOURCE : Innhotep
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