jeudi 28 janvier 2010

Quitter le monde des réseaux sociaux avec Suicide Machine


Vous voulez disparaître de Facebook, de MySpace, de LinkedIn ou de Twitter? C'est désormais possible grâce à la Web 2.0 Suicide Machine; une application grauite qui purge votre présence en ligne sur certains réseaux sociaux. Depuis son lancement le 19 décembre dernier, la Suicide Machine a déjà assisté près de 1400 morts virtuelles, mettant fin à près de 95 000 amitiés sur Facebook et 280 000 tweets sur Twitter.

Rapide, facile et définitif
Une fois vos mot de passe et nom d'utilisateur entrés, il suffit de lancer la machine. Le programme éliminera alors la moindre information vous concernant, un peu comme si vous le faisiez manuellement. Mais si éliminer un par un mille amis sur Facebook prend exactement 9 heures et 35 minutes, avec Suicide Machine, l'opération ne dure que 52 minutes. Ne subsiste qu'un cybersquelette: un profil sans aucune donnée. Et les internautes semblent adorer, comme en témoignent les nombreux messages postés sur le site mais aussi les files d'attente en ligne.

Trop de requêtes
«Nous avons tellement de succès que l'application n'arrive pas à traiter toutes les demandes à la fois, explique Walter Langelaar, directeur du projet. Nous travaillons donc pour tenter d'améliorer la capacité de traitement. Pour l'heure, c'est là notre priorité.»

Mais attention: comme dans la vraie vie, une résurrection est impossible. Une fois la Suicide Machine lancée, c'est pour l'éternité, comme le confirme une mini-épitaphe adressée à l'internaute concerné.

«Ce qui fait notre succès, c'est d'abord la simplicité d'utilisation et la sortie définitive du système, note Walter Langelaar. Lorsque vous essayez de fermer un compte, il vous est souvent demandé de remplir un questionnaire. Mais le plus important à savoir, c'est que vos amis et vos informations ne sont pas vraiment effacés. Ils sont seulement dépubliés.»

Walter Langelaar assure ainsi qu'avec Suicide Machine les données «se perdent beaucoup plus vite dans la mémoire cache des serveurs, puisque le réseau social en question ne se rend pas compte qu'il est en train de subir une désinscription massive».

Facebook contre-attaque
Mais cette assistance au suicide virtuel n'est pas du goût de tout le monde. Facebook et MySpace ont peu apprécié la démarche et ont bloqué l'accès de Suicide Machine à leur site. Une barrière aussitôt contournée. «Ils ont interdit l'accès de notre adresse IP, explique Walter Langelaar. Alors nous avons monté un réseau de serveurs proxy grâce à l'aide d'internautes.» Suicide Machine n'a donc aucune intention de faire marche arrière. Et la lettre que lui ont adressée les avocats de Facebook n'y changera rien. Postée sur la page d'accueil de Suicide Machine, elle somme les créateurs Walter Langelaar, Goran Savicic et Danya Vasiliev de «cesser [leurs] activités immédiatement».

Contacté, le service de presse de Facebook explique en effet que «ces méthodes violent les conditions d'utilisation de la plate-forme et que, contrairement à ce que ces personnes disent, il est parfaitement possible d'effacer définitivement son profil sur Facebook. L'utilisateur a en effet le choix entre une désactivation provisoire ou définitive.» Twitter, MySpace et LinkedIn n'ont, quant à eux, pas engagé de procédures juridiques contre Suicide Machine.

Conseiller en intelligence économique et gestion stratégique de l'information, Stéphane Koch estime pour sa part que «ce que fait Suicide Machine est bien, car cela incite les gens à demander le contrôle de leurs données». L'expert relève toutefois qu'il ne faut pas attendre des miracles de ce type d'application. «Les éléments de profils qui auraient pu être indexés par des moteurs de recherche ne seront pas effacés. Quant à savoir si tout disparaît vraiment des serveurs, c'est sujet à discussion.»

Suicide Machine fait des émules
L'initiative de Walter Langelaar, Goran Savicic et Danya Vasiliev fait des émules au-delà de Rotterdam où est basé le directeur du projet. «Nous avons été contactés par plusieurs programmeurs qui souhaitent décliner Suicide Machine sur des réseaux sociaux moins connus, explique Walter Langelaar. Pour notre part, nous avons décidé de ne nous intéresser qu'aux plates-formes de plus de 100 millions d'utilisateurs.»

Ainsi, un groupe d'informaticiens russes est, par exemple, en train de concevoir une application similaire pour disparaître de Vkontakte, sorte de Facebook russe.

Source: Lematin.ch

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