Boirons-nous un jour de l’eau captée dans l’air par des éoliennes ? La question n’a rien de saugrenu : plusieurs prototypes d’éoliennes produisant de l’eau douce grâce à l’humidité présente dans l’air, sans rejet de CO2 et sans consommation d’énergie externe, sont en cours de développement.
L’air contient en effet de l’eau à l’état gazeux. Sa quantité dépend à la fois de la température ambiante et du taux d’humidité relative. La ressource est potentiellement énorme : la quantité d’eau douce sous forme de vapeur d’eau présente dans l’air est équivalente à celle sur terre à l’état liquide. Alors que l’eau douce est une denrée rare (elle ne représente que 2,5% de l’eau présente à la surface de la Terre) et sera l’un des enjeux majeurs du XXIème siècle, le marché pourrait être prometteur.
Une jeune PME française, Eole Water (anciennement Eole Tech), vient de breveter son système après dix ans de recherche. Implantée à Sainte-Tulle, dans les Alpes de Haute-Provence, elle conçoit des dispositifs éoliens de production d’eau par condensation, sans rejet de CO2, en générant aussi de l’électricité.
Elle a conçu toute une gamme d’éoliennes à eau. Son modèle mobile "WMS 500", haut de 14 mètres et muni d'une turbine de 8,5 mètres, produit 514 litres d'eau en 24 heures, dans des conditions normales, selon la société (photo ci-contre). La société cherche aujourd’hui des partenaires financiers pour lancer l’industrialisation.
Mais elle n’est pas la seule sur les rangs. En Australie, Maxwell Edmund Whisson, un inventeur, a été parmi les premiers à concevoir un prototype, présenté dès 2007. Son engin, un moulin à vent au design avant-gardiste, est capable de capter l’eau présente dans l’air. L’eau est récupérée par un système de réfrigération condensation. Le tout est greffé sur une éolienne futuriste, sans pales et disposant d’un aileron d’avion. Pour l’instant, son invention n’a pas été commercialisée.
Autre exemple, Dutch Rainmaker, une entreprise néerlandaise, qui a mis au point un prototype capable de produire jusqu’à 500 litres d’eau potable par jour. L’énergie du vent alimente un système frigorifique installé dans un pylône, l’eau étant récupérée ensuite par condensation. Un projet pilote est installé à Wetsalt, en Allemagne (voir la vidéo en cliquant ici).
Ces technologies pourraient déboucher sur de nombreuses applications, commerciales, agricoles ou humanitaires.
Mais si le marché mondial est potentiellement très important, plusieurs freins subsistent. Les prototypes doivent faire la preuve de la fiabilité de leurs performances en termes de production d’eau. Et ils devront ensuite passer le cap de l’industrialisation pour arriver à des niveaux de prix acceptables.
La question de l’impact de ces éoliennes à eau sur le climat pourrait aussi se poser : si l’eau se raréfie dans l’atmosphère, son cycle sera perturbé et, par exemple, la formation des nuages serait alors altérée. Une question qui ne se posera toutefois qu’en cas de déploiement de ces éoliennes à grande échelle.
SOURCE : GreenUnivers
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jeudi 15 octobre 2009
Ces éoliennes qui produisent de l’eau
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