Puisque les analystes répètent que le smartgrid (gestion intelligente des réseaux électriques) sera une révolution similaire à celle de l'internet, Microsoft ne pouvait pas rester à l'écart.
Aussi a-t-il présenté cette semaine une architecture logicielle pour gérer les “réseaux intégrés du futur”, la Microsoft Smart Energy Reference Architecture (SERA), qu’il propose comme référence de l’ensemble des logiciels pouvant être utilisés dans les systèmes de smartgrid, et destinée aux compagnies d'électricité qui sont en train de s’équiper sur ce créneau.
Il s’agit notamment des logiciels qui permettront aux compteurs intelligents de communiquer avec des appareils électriques pour gérer au plus près leur consommation d’énergie.
Le soutien de grands groupes
Si cette référence s’impose, explique Microsoft, les appareils électriques standard pourront être branchés sur le courant et s’adapter au pilotage de la consommation, tout comme les produits électroniques « plug-and- play » peuvent être branchés sur n’importe quel PC et être d’emblée installés.
Le groupe affirme que sa référence SERA est soutenue par plusieurs grand groupes, et cite Accenture, Alstom Power, Areva, ESRI, Itron et OSIsoft.
Le développement du smartgrid, qui va recevoir 4,5 milliards de dollars d'aides du gouvernement fédéral américain, « aura besoin d’une technologie éprouvée », glisse Microsoft – comme une pique contre les start-up qui s’allient actuellement avec les poids-lourds de l’électricité pour créer, chacune de leur côté, des systèmes sophistiqués de gestion des réseaux et des appareils électriques (voir « Le smartgrid ou le mariage des géants et des petits malins »). General Electric vient d'ailleurs d'investir dans l'une des plus actives de ces start-up, Tendril.
Cisco sur les rangs
Dans cette forêt d'acteurs, quelle norme s'imposera ? Ou plus exactement, qui imposera sa norme ?
Jusqu'ici, Microsoft n'avait pris qu'une initiative modeste : le lancement il y a 4 mois d’un logiciel en ligne baptisé Hohm, plutôt basique, qui donne des conseils d'économies d'énergie aux particuliers qui calculent leur consommation. Mais il été devancé sur ce terrain par beaucoup d'autres, des start-up mais aussi Google.
Et côté logiciels et architecture des réseaux, les grands comme IBM, General Electric et Cisco se sont déjà lancés dans la bataille depuis des mois.
D'ailleurs, le mois dernier, le géant américain des réseaux télécoms Cisco aussi a dit vouloir être le pilote de toute l’architecture des systèmes de smartgrid, par une infrastructure de communications point-à-point sécurisée.
Et lui aussi dit d’être allié à 25 grands partenaires dont certains sont les mêmes que ceux de Microsoft -- Accenture, AREVA T&D, CapGemini, EMC, GE, Oracle, Schneider Electric et Siemens. Le but est d’adopter une norme standard de communications sur IP dédiée au smartgrid pour tous les acteurs du réseau -- fournisseurs d’énergies, entreprises et particuliers.
Même Boeing veut une part du gâteau du smartgrid, d'un potentiel de plusieurs dizaines de milliards de dollars : son responsable des activités défense Dennis Mullenberg a déclaré à Bloomberg que pour remplacer les gros contrats d'armements qui s’annoncent en baisse dans les années qui viennent, le groupe veut se lancer sur ce marché.
« Nous devons nous repositionner, et agressivement », a-t-il averti. Il est vrai que Barack Obama vient de décider de renoncer à un projet de bouclier anti-missiles en Europe de l’Est, que Boeing devait mettre sur pied, et pourrait aussi freiner le programme d'armement de l’US Army.
Boeing veut donc utiliser pour le smartgrid son savoir-faire en matière de réseaux et d’intégration... tout comme les autres groupes d’armement aussi : Raytheon et surtout Lockheed Martin se sont alliés à des compagnies d'électricité pour décrocher les subventions fédérales.
SOURCES : Greenunivers
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mardi 20 octobre 2009
Microsoft veut créer le « Windows » du smartgrid… et Cisco veut tout piloter
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