mardi 27 octobre 2009

Dix technologies clefs pour le grand emprunt

Quelles sont les technologies clefs pour l'avenir de la France qui doivent être au coeur des priorités du grand emprunt ? Avec l'éclairage d'une dizaine de spécialistes de l'innovation, nous en avons sélectionné dix, pour lesquelles notre pays possède des atouts indéniables.

Le compte à rebours est déclenché. Alors que la commission Juppé-Rocard doit rendre ses conclusions au mois de novembre, avant l'arbitrage du grand emprunt prévu début 2010, la pression monte dans les organisations professionnelles, qui rivalisent de propositions chiffrées pour propulser leur secteur industriel en tête des priorités nationales. Comment faire le tri pour éviter un énième saupoudrage des fonds publics ? Pour apporter notre éclairage, nous avons sondé un panel de personnes représentatives des instances qui, en France, sont censées jouer un rôle clef dans les choix stratégiques nationaux. Avec une question : quelles sont les dix technologies innovantes de demain, tous secteurs confondus, pour lesquelles notre pays possède des atouts indéniables et dans lesquelles il faut absolument investir ? Certes, l'exercice est jugé difficile : « Le propre des technologies est d'être diffusantes dans des tas de domaines. Il faut tenir compte des ruptures technologiques, géopolitiques, industrielles mais aussi des évolutions plus lentes. Le choix dépend aussi du potentiel des marchés et de l'échelle de temps que l'on considère », explique Grégoire Postel-Vinay, en charge de la prospective à Direction générale de la compétitivité, de l'industrie et des services (DGCIS) à Bercy, dont la prochaine grande étude des « technologies clefs », sur laquelle vont plancher des centaines d'experts, ne sortira pas avant juillet 2010.

Néanmoins, une bonne dizaine de spécialistes de l'innovation se sont livrés sérieusement à cet exercice, sous un angle purement technologique. Parmi les analyses les plus éclairantes figurent celles d'Annie Geay, directrice de l'expertise et du développement de l'innovation chez Oséo, de Bertrand Braunschweig, Philippe Freyssinet et Patrick Chaussepied, responsables respectivement des départements sciences et technologies, de l'information et de la communication, énergie durable et environnement et bio-santé de l'Agence nationale de la recherche, d'Yves Farge, président du comité des travaux de l'Académie des technologies, ou d'Antoine Colboc, responsable des fonds de capital-risque du Crédit Agricole. De la synthèse de ces analyses sont ressorties dix technologies, qui constituent
le noyau dur de l'innovation
française.

Même si certaines thématiques bénéficient déjà de plans de
soutien nationaux, à l'instar des nanotechnologies, il en va de la compétitivité de la France de les considérer comme des priorités technologiques dans le cadre du grand emprunt. Comme le montre cette sélection, l'avenir se jouera surtout sur la maîtrise des technologies combinatoires. Par exemple, « de nouvelles approches diagnostiques et thérapeutiques seront fondées sur des développements interdisciplinaires entre la biologie, les sciences et technologies de l'information et de la communication, les nanotechnologies et la physique des matériaux », explique Ronan Stéphan, directeur général pour la recherche et l'innovation au ministère de la Recherche. Il est indéniable que la montée en puissance des technologies de l'information et de la communication va innerver d'intelligence tout ce qui nous entoure, pour rendre les textiles plus fonctionnels, les bâtiments plus économes en énergie ou les routes plus sûres et plus écologiques.

Source : Les Echos, 26/10/09

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