mercredi 6 octobre 2010

La sensibilité sociale détermine le succès du travail collaboratif

Plus que l'intelligence individuelle, ce serait le niveau d'empathie de chacun - et souvent identifié chez les femmes - qui déterminerait l'efficacité d'un groupe. Une situation à nuancer dans les environnements virtuels.

Les performances d'un groupe dépassent les capacités individuelles des membres qui le composent. Un principe d'intelligence collective déjà abondamment débattu. Mais selon des chercheurs de l'université de Carnegie Mellon, du MIT et de l'Union College, encore faut-il que les individus qui composent un groupe soient capables de collaborer. Et selon eux, l'un des éléments clés d'une dynamique interne positive repose dans la sensibilité sociale détenue par ses membres. "Soit la capacité à percevoir les émotions des autres", note Christopher Chabris, co-auteur de l'étude. Et cette sensibilité a été constatée en majorité chez les femmes : les entités réunissant un nombre plus important de personnes du sexe féminin se sont montrées en général plus performantes sur un large éventail de missions. D'où la nécessité de rassembler les personnes en fonction de ces dynamiques pour effectuer un travail plus efficace. Cela en présentiel. Dans les environnements de travail virtuel, la situation n'est pas tout à fait la même.


La réalité virtuelle modifie la perception des informations

C'est ce que souligne à L'Atelier Emilie Ogez, responsable marketing chez Xwiki. "L'outil technologique peut altérer les capacités de sensibilité sociale, souvent présentes chez la femme", souligne la responsable marketing. Ce, principalement parce qu'il restreint l'accès aux informations perceptibles dans le réel telles que la gestuelle, le regard ou encore les postures qui permettent d'affiner son 'diagnostic'. "Les réalités virtuelles altèrent les systèmes d'échange et créent des variantes dans la représentation qui est faite des autres et dans la communication qui s'y installe", estime-t-elle. Et d'ajouter que les capacités d'écoutes mises en lumière par les chercheurs dépendent dès lors de la maîtrise de l'outil. Toutefois "il persiste trop d'aléatoire dans les comportements et capacités humaines, que l'on soit un homme ou une femme, pour faire de ces conclusions une généralité", nuance Emilie Ogez.


L'intelligence collective au cœur de la performance d'un groupe

Pour arriver à leurs conclusions, les scientifiques ont rassemblé près de sept cents personnes en groupes de deux à cinq. Ces dernières ont travaillé ensemble sur des tâches allant du puzzle visuel à des négociations, des brainstormings, des jeux et des travaux de conception complexes. Bilan : la performance finale des groupes s'est révélée indépendante du niveau d'intelligence estimé de chacun de ses membres. Au contraire, ceux qui ont réussi sont ceux qui sont parvenus à instaurer une véritable dynamique collective. "Dans les entités dans lesquelles une personne a dominé, le groupe s'est même révélé collectivement moins intelligent que dans ceux où la parole était mieux distribuée", explique Anita Williams Woolley, auteur de l'étude. Et ce sont les groupes regroupant davantage de femmes qui ont témoigné d'une meilleure dynamique interne.

SOURCE : L'Atelier

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