mardi 19 octobre 2010

Le CO2 comme matière première : un nouveau point de vue

http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/64756.htm

Les travaux scientifiques du GIEC (Groupe Intergouvernemental sur l'Etude du climat) attribuent une bonne part du réchauffement climatique aux émissions de CO2 "anthropiques". La réduction du CO2 apparaît désormais comme un enjeu majeur. Sur le plan scientifique et technique, un travail considérable est actuellement fourni sur la manière de réduire la quantité de CO2 relâchée dans l'atmosphère.

Sans pouvoir - ou vouloir - changer les conditions actuelles de production du CO2 (énergie, transports, industries), on peut minimiser les quantités relâchées grâce à des techniques de capture et de séquestration du CO2 (dites "CCS", pour Carbon Sequestration and Storage). Ainsi, de nombreuses installations pilotes sont en cours d'expérimentation dans le monde, particulièrement en Pologne, grand pays producteur de charbon et de lignite dont il tire encore 95% de son électricité.

Une manière plus originale de considérer le problème, en le prenant à sa source, consiste à utiliser le CO2 comme source de carbone pour la production de carburants de synthèse par réaction avec un atome d'hydrogène ou dans des procédés de synthèse chimique qui minimisent la quantité de CO2 relâchée. Les promoteurs de ces idées souhaitent attirer l'attention de chacun, au-delà du cercle des scientifiques et ingénieurs qui proposent des expérimentations en cours dans des unités de grandes capacités aux USA, en Chine et en Afrique du Sud.

Ainsi, lors de la réunion d'automne de la société européenne de recherche sur les matériaux ("European Material Research Society" E-MRS) qui s'est tenue à Varsovie dans les locaux de l'Université Polytechnique les 13-17 septembre, une session spéciale a été consacrée à l'utilisation du CO2 comme matière première ("carbon dioxyde as a raw material for sustainable development, energy storage gazification and chemical synthesis"). Les participants à cette session - académiques, industriels de nombreux pays -, introduite et animée par le Prof. Jacques Amouroux, ont passé en revue les principaux axes de recherche et développement :
- valorisation sous forme de méthanol (Mitsubishi, travaux des universités de Strasbourg et l'ENSCP Chimie ParisTech) ;
- valorisation sous forme de méthane (travaux du Professeur K. Hashimoto de l'université de Sendai) ;
- gazéification du charbon (académie des sciences de St-Petersbourg, CEA) ;
- valorisation des déchets de bois et urbains par gazéification - torche plasma thermique alimentée au CO2 - (universités de Prague et de Limoges).

Toutes ces activités exigent des recherches sur les catalyseurs, conduites entre autres dans les centres de recherches de l'Institut de l'environnement de l'université de Lublin (Pologne), de Novossibirsk (Russie), de Strasbourg, de Bordeaux, avec des réalisations concrètes dans les universités de Sendai et de Barcelone.

Sur le terrain industriel les travaux de purification développés par l'Ecole des mines de Paris (Mines ParisTech), les avancées industrielles de la société Rhodia et le travail très novateur entrepris par l'Académie des sciences chinoise (Professeur Xianhong Wang), ont pu déboucher sur la construction d'unités industrielles de quelques milliers de tonnes. Elles rendent possible l'exploitation du CO2 dans le domaine de la synthèse organique et de polymères en particulier.

Les organisateurs - français et polonais - de la prochaine conférence d'automne E-MRS, qui aura lieu les 19-23 septembre 2011, également à l'école Polytechnique de Varsovie, comptent poursuivre le travail commencé cette année.

ORIGINE : BE Pologne numéro 13 (15/10/2010) - Ambassade de France en Pologne / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/64756.htm

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